Le CNDH constate « un changement fondamental marquant les tentatives de passage de Nador à Melilia » (Rapport)
« Ce changement est lié à la forme adoptée, à savoir un assaut soudain, bien organisé et inhabituellement mené durant la journée, ayant ciblé le passage et non la clôture grillagée et ayant tenté de forcer le passage au lieu d’escalader le grillage », expliquent les auteurs de ces conclusions, présentées mercredi à Rabat par la Présidente du Conseil, Amina Bouayach, lors d’une conférence de presse.
D’après les conclusions de la mission d’information, les affrontements qui constituent un précédent inédit au niveau des tentatives visant à franchir la clôture séparant Nador et Melilia, ont été caractérisés par une violence aiguë simultanément perpétrée par un très grand nombre de migrants (estimés à environ 2.000 personnes) armés de bâtons, de pierres et d’armes tranchantes.
Ainsi, le CNDH déplore l’atteinte grave portée par des migrants à l’intégrité physique de certains des membres des forces de l’ordre qui ont été séquestrés et dont les équipements ont été saisis, regrettant que ces affrontements douloureux et regrettables aient été accompagnés par la dissémination de fake news, de fausses images et de publications mensongères sur les réseaux sociaux.
« Cela a eu pour effet de créer une profonde confusion auprès de l’opinion publique nationale et internationale au sujet des allégations liées à l’utilisation des balles réelles et aux insuffisances des soins médicaux », ajoute le CNDH, faisant savoir qu’une équipe a été mise sur pied par sa Commission régionale en vue d’assurer le suivi du procès lié à cette affaire.
De même, le Conseil indique avoir pris note, avec satisfaction, de la décision d’effectuer des autopsies visant à déterminer les circonstances des décès, ainsi que les analyses ADN à même de garantir les droits des familles des défunts et leur inclusion dans les dossiers du procès.
En se basant sur les conclusions et les faits qu’il a été en mesure de vérifier, le CNDH recommande d’initier de nouvelles consultations avec l’UE pour mettre en place un partenariat réel et partagé, en termes de responsabilité et de gestion communes, selon des bases qui permettraient une pleine implémentation des dispositions du Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, de même qu’il invite la Commission de l’Union africaine à proposer des mesures visant à garantir un engagement sérieux des gouvernements dans la gestion des migrations au niveau continental, de manière à garantir la sécurité et la dignité des citoyens du continent.
Ainsi, le Conseil exhorte les autorités concernées à accélérer les procédures nécessaires à même de permettre un fonctionnement plein et complet de l’Observatoire africain des migrations et insiste sur la mise en œuvre effective des règles internationales relatives à la protection de tous les migrants.