« Aucune région de notre pays n’est épargnée. Et nous avons appris récemment que plus de la moitié de notre territoire est hors contrôle : c’est effrayant, c’est dramatique ! », ont écrit les anciens présidents du Burkina Faso, Jean Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré, dans un communiqué publié à l’issue de leur rencontre vendredi à Ouagadougou avec le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Selon le communiqué final, « cette rencontre a eu pour unique objet une concertation sur le péril commun qui nous menace jusqu’à notre existence, même en tant que Nation, en tant qu’Etat », rapporte l’agence d’information du Burkina AIB.
« Quand la violence armée pousse près de deux millions de nos compatriotes à fuir de chez eux pour trouver refuge ailleurs dans le pays, quand les terroristes tuent, pillent impunément nos compatriotes et que les survivants dépendent encore aujourd’hui largement de l’assistance humanitaire, reconquérir les territoires occupés, restaurer l’autorité de l’Etat est l’urgence absolue », ont estimé Jean Baptiste Ouédraogo et Blaise Compaoré.
Le Burkina Faso fait face depuis six ans à des attaques terroristes qui ont ôté la vie à plusieurs centaines de personnes et provoqué le déplacement de près de 2 millions d’autres.
Les anciens présidents Michel Kafando et Yacouba Isaac Zida, invités à cette rencontre, n’ont pas pu faire le déplacement à cause respectivement, d’ennuis de santé et de problèmes administratifs, selon le président Damiba, ajoute l’AIB.
L’ex-président Roch Kaboré, renversé le 24 janvier 2022 par le président Damiba, a, quant à lui, été bloqué à son domicile par des militants opposés à sa participation à la rencontre.
Par ailleurs, plusieurs partis politiques, des acteurs du monde judiciaire et des organisations de la société civile, ont réclamé l’arrestation de Blaise Compaoré qui a été condamné à perpétuité en avril dernier par contumace pour l’assassinat du président Thomas Sankara, en octobre 1987, rapporte l’agence burkinabé.