Londres exhorte les partis nord-irlandais à reformer un gouvernement
Le secrétaire d’État britannique pour l’Irlande du Nord, Brandon Lewis, a annoncé qu’il rencontrera les chefs de parti dans les prochains jours et qu’il les exhortera à rétablir les institutions de Stormont, en commençant par la nomination d’un président de l’assemblée dans les huit jours.
Samedi, le parti du Sinn Féin a obtenu le plus grand nombre de sièges lors de l’élection de l’assemblée avec 27 députés, une première pour un parti nationaliste en Irlande du Nord.
La vice-présidente de la formation, Michelle O’Neill, a indiqué que son parti sera à Stormont lundi, prêt à former un exécutif.
Mme O’Neill est en lice pour devenir premier ministre, mais cela dépendra de la nomination d’un vice-premier ministre par le Parti unioniste démocratique (DUP), qui s’est contenté du deuxième rang avec seulement 25 députés. Elle a relevé que « les autres partis » devaient être prêts à former un exécutif et qu’il ne devait y avoir « aucune excuse » ou « perte de temps ».
Depuis février dernier, les institutions nord-irlandaises de partage du pouvoir sont paralysées suite à la démission du Premier ministre du DUP, Paul Givan, en protestation contre les contrôles des marchandises traversant la mer d’Irlande en provenance de Grande-Bretagne, en application du protocole nord-irlandais de l’accord du Brexit.
Arrivé en tête des élections de l’Assemblée nationale, qui légifère sur le logement, l’emploi, l’éducation, la santé, l’agriculture et l’environnement, le Sinn Féin peut désormais nommer un premier ministre. Mais il ne pourra prendre ses fonctions que si le DUP accepte de nommer un vice-premier ministre. Bien que le poste de premier ministre et de vice-premier ministre soient égalitaires et dotés de pouvoirs conjoints, l’attribution des titres est considérée comme symboliquement importante.
Le leader du DUP, Jeffrey Donaldson, n’a pas encore annoncé si le parti allait nommer un vice-premier ministre. Samedi, il a déclaré que son parti respectera le résultat de l’élection, mais que des changements devront être apportés au protocole.
Le protocole post-Brexit a été mis en place pour empêcher la création d’une frontière physique avec l’Irlande. Il maintient de fait l’Irlande du Nord dans l’union douanière et le marché commun européens, mais est accusé de perturber les échanges avec la Grande-Bretagne.