L’usage du cannabis à des fins thérapeutiques aiderait dans beaucoup de maladies, a souligne M. Driss Moussaoui, professeur de psychiatrie, qualifiant d' »intenable » l’interdiction de cet usage.
L’ancien directeur du Centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd a fait savoir, dans une déclaration à la MAP, que le cannabis contient beaucoup de substances « bienfaitrices », en particulier le le cannabidiol (CBD), susceptible d’aider un certain nombre de personnes souffrant par exemple de sclérose en plaques, d’épilepsie résistante à tout traitement ou encore dans des stades terminaux de cancer etc.
« Je ne vois strictement aucun inconvénient à ce que l’on fabrique le CBD et que l’on l’utilise pour ces personnes dans des indications précises », a-t-il indiqué, notant que « l’interdiction de l’usage du cannabis, tel que nous la vivons actuellement, est intenable ». Évoquant le projet de loi sur l’usage licite de cette plante, M. Moussaoui a dit ne voir que des avantages à ce « mouvement qu’est en train de se dessiner actuellement », malgré ce qu’il a qualifié de « réticences » à ce propos. Lesquelles « réticences » résultent d’une confusion entre le CBD et le delta-9-tetrahydrocannabinol (THC), a-t-il poursuivi, expliquant que ce dernier pose problème « à plus d’un égard » parce qu’il a une action à la fois sur le mental et le psychique, notamment la baisse de concentration et des facultés cognitives et le risque de tomber dans la schizophrénie chez des personnes à vulnérabilité génétique pour cette maladie.
Quant à l’extraction du CBD, substance providentielle dans le cas d’espèce, M. Moussaoui a affirmé n’avoir « aucun doute que nous avons des chimistes et des pharmacologues de qualité qui pourront s’occuper de ce type de travail ». « Si l’on peut mettre cela dans un cadre juridique précis, contrôlé et sans dérapages, c’est magnifique », s’est-il encore réjoui, faisant valoir dans ce sens que « les gens qui cultivent le cannabis vont devoir le faire de manière légale, sous contrôle du gouvernement et des services de sécurité, et il y aura, bien entendu, des usines d’extraction du CBD pour le donner de manière médicalement contrôlée à ceux qui en ont besoin ». Et le spécialiste de conclure qu' »il n’y a aucune raison à ne pas rajouter le CBD dans la pharmacopée » marocaine.