A l’occasion d’une conférence organisée par la Fondation maghrébine pour la communication et le dialogue des cultures sous le thème "le grand Maghreb, visions et consensus", les participants ont souligné l’importance de privilégier les intérêts économiques sur les conflits politiques et de capitaliser sur les potentialités existantes en vue d’insuffler une nouvelle dynamique à ce groupement.
Dans ce sens, Abdelfattah Belamachi, professeur de droit et des relations internationales de l’Université Cadi Ayyad, est revenu sur le contexte historique des pays de l’Union et leur lutte contre la colonisation, mettant l’accent sur les spécificités et les éléments du modèle politique et économique adopté par chacun des pays au lendemain de l’indépendance.
Il a estimé que l’étape actuelle nécessite l’implication de tous les acteurs politiques et académiques ainsi que la société civile, afin de mettre en place des initiatives tangibles et de former une "force" capable de passer outre les obstacles qui se mettent au travers de leur chemin, précisant que la mise en place de la vision du Maroc pour l’Afrique passe principalement par le renforcement de ses relations avec les pays voisins, étant une condition sine qua non pour réaliser ses aspirations en la matière.
Pour sa part, le professeur Mohamed Chiker, chercheur en pensée philosophique contemporaine, a mis l’accent sur les éléments historiques et culturels communs entre les pays du Maghreb, ainsi que les enjeux futurs qui les unissent et qui exigent la mise en place d’une vision harmonieuse entre ces différents pays.
Quant au politologue Mohamed Bouden, il a évoqué les éléments qui font la force de l’Union, notamment la diversité et la richesse des ressources naturelles et humaines, la position géopolitique et la capacité à créer une compétitivité économique, ainsi que les points faibles dont pâtit l’Union, notamment l’absence d’une intégration régionale et d’une complémentarité au niveau des politiques, outre la faiblesse des échanges intra-régionaux, présentant un comparatif par rapport aux autres organisations en Afrique, qui ont réalisé d’énormes progrès et d’importants acquis dans ces domaines.
Par ailleurs, le Tunisien Mohamed Ahmed Housni, un acteur de la société civile, et le chercheur libyen en sciences humaines et communication politique, ont souligné l’importance d’une volonté politique commune pour dépasser l’impasse actuelle, reconnaissant à cette occasion le rôle de feu SM Mohammed V et de feu SM Hassan II dans la défense des intérêts de la région sur tous les plans.
Rappelant le moment historique marquant la constitution de l’UMA en février 1989 à Marrakech, le journaliste Abdelahdi Mezrari a mis l’accent sur les évolutions rapides dans les pays de l’Union qui ont abouti à la situation actuelle au sein des structures de l’Union.
Il a également appelé tous les pays de l’Union à la coopération, au dialogue permanent et à un effort commun afin de faire face aux défis et de faire du groupement un choix stratégique en mesure de réaliser les objectifs du développement économique.