Le ministère algérien de la Communication a déposé mercredi une plainte contre la chaîne de télévision privée française M6, accusée d’avoir tourné « sans accréditation » un documentaire diffusé dimanche sur le mouvement de protestation populaire « Hirak » en Algérie.
« Le ministère de la Communication a déposé ce mercredi une plainte pour le tournage de l’émission en Algérie, sans l’accréditation prévue par la législation en vigueur, contre la chaîne française M6 qui a diffusé dimanche dernier un documentaire sur l’Algérie », a rapporté l’agence de presse officielle APS.
Aucune autre détail n’a été donné et le lieu du dépôt de la plainte n’a pas été précisé.
Le même ministère avait déjà décidé lundi de « ne plus autoriser » la chaîne française à opérer en Algérie. Et il avait promis d’engager des poursuites contre les auteurs du reportage pour « faux en écriture authentique ou publique ».
Alger reproche au documentaire de M6 — intitulé « L’Algérie, le pays de toutes les révoltes » — de « porter un regard biaisé sur le Hirak » et surtout d’avoir été réalisé par une équipe munie d’une « fausse autorisation de tournage ».
Sollicitée par l’AFP, la chaîne n’a pas réagi dans l’immédiat. Lundi, elle avait catégoriquement démenti avoir filmé sans autorisation en Algérie, soulignant que l’équipe de tournage avait « été contrôlée à plusieurs reprises par les autorités algériennes ».
En outre, M6 a demandé aux mêmes autorités de revenir sur leur décision de lui interdire d’opérer en Algérie.
Présentée dans le cadre du magazine « Enquête Exclusive », l’enquête incriminée — filmée par moments avec des « caméras discrètes » — expose des témoignages de trois jeunes Algériens sur l’avenir de leur pays, en proie à un soulèvement inédit depuis février 2019. La crise sanitaire a entraîné la suspension des marches du « Hirak » à la mi-mars.
La diffusion en mai dernier par la chaîne publique France 5 d’un autre documentaire sur la jeunesse algérienne et le « Hirak » — « Algérie mon amour » du journaliste et réalisateur français d’origine algérienne Mustapha Kessous — avait déclenché une crise diplomatique entre Alger et Paris.