Le président du Conseil européen, Charles Michel, qui représente les 27 pays de l’UE, a exhorté dimanche le gouvernement britannique à mettre complètement en oeuvre l’accord de retrait (déjà signé par Londres) encadrant sa sortie de l’Union.
« Il est temps pour le gouvernement britannique de prendre ses responsabilités », a dit M. Michel, représentant les 27 de l’UE, après un entretien téléphonique avec le Premier ministre irlandais Micheal Martin.
Le gouvernement britannique a présenté mercredi au Parlement un projet de loi qui contredit en partie l’accord déjà signé encadrant sa sortie de l’UE – une manœuvre violant le droit international, du propre aveu du Premier ministre Boris Johnson, qui souhaite néanmoins entamer dès lundi l’examen de son projet à la Chambre des communes, où il dispose d’une majorité de 80 sièges.
Sur son compte twitter, M. Michel a également affirmé que « la crédibilité internationale de la signature du Royaume-Uni était en jeu ».
Après la sortie formelle du Royaume-Uni de l’UE le 31 janvier dernier, les Britanniques et l’Union ont entamé des négociations sur leur future relation commerciale et sécuritaire.
Mais les pourparlers piétinent depuis des mois et l’accord commercial entre les deux parties, qui devrait permettre d’éviter la réintroduction de droits de douane, semble bien difficile à atteindre.
Alors que ces tractations pour éviter un « no deal » au 1er janvier restent dans l’impasse, Londres a imputé à Bruxelles l’origine de la dispute qui a envenimé la semaine dernière une nouvelle session de négociations.
Egalement sur twitter, le négociateur européen Michel Barnier a assuré que « le protocole de l’Irlande du Nord n’était pas une menace pour l’intégrité du Royaume-Uni ».
La question de la province britannique d’Irlande du Nord a constitué longtemps un des points d’achoppement des négociations du Brexit, Londres craignant le retour à une frontière physique en Irlande, ensanglantée par trois décennies de « Troubles » jusqu’à la signature de l’accord de paix du Vendredi saint en 1998.
Le texte finalement signé prévoyait que la province britannique reste pendant quatre ans soumise à certaines dispositions européennes, notamment concernant le commerce. Mais avec le projet de loi examiné lundi par les députés britanniques, Londres pourra y prendre unilatéralement des décisions commerciales, contrairement à ce qui avait été initialement convenu.
Sur twitter, M. Barnier a ajouté: « nous avons accepté ce délicat compromis avec Boris Johnson et son gouvernement afin de protéger la paix et la stabilité sur l’île d’Irlande ».