Quelques milliers de personnes se sont mobilisées jeudi dans plusieurs villes de France pour réclamer le retrait de la réforme des retraites, dont le volet organique a été adopté dans l’après-midi par l’Assemblée, ont constaté plusieurs journalistes de l’AFP.
A Marseille, près de 2.000 personnes ont manifesté contre la réforme des retraites, selon la police. « On y est depuis le 5 décembre et on va continuer jusqu’au retrait de la loi. Et le 49-3 ne nous fait pas peur », a assuré Marie-Ange Darbas, employée d’une crèche.
Pour Rémy Valent, professeur des écoles à Miramas, à une soixantaine de kilomètres de Marseille, il est important de montrer son opposition contre « cette réforme passée en force avec le 49-3 » et « que les gens n’ont pas si peur du coronavirus. On a le masque, mais c’est pas contre le virus, mais contre M. Macron. »
A Lille, des centaines de personnes – 900 selon la préfecture du Nord, 2.500 selon la CGT – ont défilé. Dans la matinée, l’Institut d’études politiques (Sciences Po) a été bloqué par une poignée d’étudiants. On ne battra pas en retraite », pouvait-on lire sur une banderole accrochée sur des barrières entassées avec des poubelles devant l’établissement. Tous les cours ont été annulés.
« Il y a l’exemple de 2006 avec le CPE : ce n’est pas parce que c’est passé à l’Assemblée que ça va s’appliquer. On mettra tous les moyens nécessaires pour faire retirer cette réforme », a déclaré à l’AFP Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’UD-CGT Nord, qui a appelé à poursuivre les manifestations tous les jeudis.
Selon lui, le gouvernement adopte une attitude « totalitaire » avec le recours au 49.3. « On n’a pas besoin de changer de pays pour aller voir en dictature : on y est déjà en partie. On le voit à l’Assemblée nationale, mais surtout dans les manifestations : depuis plus d’un an, ce sont des yeux éborgnés, des militants et citoyens matraqués, gazés, attaqués sur leurs droits, on glisse vers la dictature », a-t-il dénoncé.
Une manifestation a rassemblé à la mi-journée entre 1.600 et 4.000 personnes à Lyon, sous une pluie battante, selon les chiffres de la préfecture du Rhône et de la CGT.
A Rennes, plusieurs centaines de manifestants ont battu le pavé – 720 selon la police et 1.200 selon les syndicats. Les préfectures ont décompté 1.200 manifestants au Havre et 400 à Caen.