Affaire Griveaux : Pavlenski affirme avoir « volé » la vidéo dans l’ordinateur de Taddeo
L’activiste russe Piotr Pavlenski revendique, dans deux entretiens publiés vendredi, le « vol » à sa compagne des vidéos à connotation sexuelle ayant fait chuter le candidat du président Emmanuel Macron à la mairie de Paris, et la seule responsabilité du scandale.
À la chaîne d’informations américaine CNN comme au quotidien français Le Monde, l’auteur russe de performances à connotations politiques, réfugié politique en France depuis 2017, a affirmé avoir agi à l’insu de sa compagne Alexandra de Taddeo, une étudiante de 29 ans rencontrée il y a un peu plus d’un an.
« Elle était pas contente que je demande pas (à) elle, bien sûr », assure-t-il.
Au Monde, Piotr Pavlenski a expliqué que le candidat de la République en Marche (parti présidentiel) « lui était inconnu avant que sa compagne (…) ne lui confie leur aventure ».
« Elle lui parle des vidéos échangées » en octobre dernier, « il évoque l’idée de les publier devant la jeune femme. Refus catégorique », résume le quotidien.
« De l’art politique »
La jeune femme et son compagnon sont accusés d' »atteinte à l’intimité de la vie privée » et « diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues avec son consentement ou par elle-même ».
Selon Le Monde, Pavlenski assure avoir exploré l’ordinateur partagé avec sa compagne, en l’absence de celle-ci, et avoir volé « les vidéos avec une clef USB », au nombre de deux, toutes deux publiées sur son site.
« La vocation d’un artiste, c’est de déranger le monde et de faire sauter les codes normatifs », dit-il, selon le quotidien.
« Il doit être un os dans la gorge du pouvoir ». Je fais de l’art politique, pas des gestes politiques. Ce qui compte c’est l’image. Je rends visible, je révèle », ajoute cet homme de 35 ans au visage émacié connu pour des performances choc.
Alexandra de Taddeo avait pris contact avec lui peu après son arrivée à Paris, désireuse de l’interviewer pour une radio étudiante. À l’époque, explique-t-il au Monde, il n’est pas disponible et ce n’est qu’un an plus tard qu’ils se rencontrent, à l’initiative, à nouveau, de la jeune femme. Ils finissent pas tomber amoureux.
Placés sous contrôle judiciaire, qui leur interdit d’entrer en contact, ils ont néanmoins échangé des déclarations d’amour via leurs avocats.
Alors que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a indiqué qu’il serait possible de « remettre en cause le statut de réfugié » de M. Pavlenski en cas de condamnation judiciaire, ce qui semble contestable juridiquement, ce dernier a répondu à CNN : « Vraiment je réfléchis pas à tout ça ».
« Dans ma vie, il y a toujours quelque chose qui veut me faire peur, mais maintenant c’est habitude, c’est toujours menaces, menaces, c’est prison ou c’est clinique psychiatrique, ou c’est quelqu’un d’autre, ok maintenant c’est menace que je perds statut de réfugié politique… », a-t-il commenté.