Début de l’arrêt d’un réacteur de la plus vieille centrale nucléaire française
La procédure d’arrêt définitif du réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus ancienne en activité en France, située à la frontière allemande et non loin de la Suisse, a été entamée vendredi soir, a-t-on appris auprès de la compagnie d’électricité EDF.
Il s’agit de la toute première étape de la fermeture de cette centrale mise en service en 1977 qui a longtemps été un serpent de mer de la vie politique française, le président François Hollande promettant finalement dès 2011 sa mise hors service.
Le fonctionnement du réacteur n°1 à eau pressurisée de 900 mégawatts a commencé à ralentir dès 20H30 (19H30 GMT), son débranchement du réseau électrique national devant intervenir vers 02H00 (01H00 GMT) samedi.
Cependant, des salariés mécontents ont menacé de désobéir et de ne pas poursuivre cette procédure, ce qui conduirait à différer de plusieurs heures l’arrêt de ce réacteur.
L’évacuation des combustibles usés devrait intervenir d’ici à l’été 2023
Le réacteur numéro deux suivra le 30 juin et ce ne sera qu’en 2040 au mieux que sera achevé le démantèlement complet, un chantier inédit en France, de cette centrale devenue le symbole de tous les dangers de l’atome pour les opposants au nucléaire français, mais aussi allemands et suisses, dont les grèves de la faim et les manifestations ont été innombrables.
Ceux-ci n’ont en effet cessé de souligner, outre le vieillissement qui compliquerait le remplacement de certaines pièces, une situation en contrebas du grand canal d’Alsace et dans une région à la sismicité avérée. Des critiques qui se sont encore intensifiées après la catastrophe à la centrale japonaise de Fukushima, en mars 2011.
Mais certains dénoncent de leur côté l’absurdité de se priver de cette source d’énergie non émettrice de carbone.
Douze réacteurs supplémentaires, sur les 58 que compte la France aujourd’hui -ce qui en fait le deuxième plus grand parc nucléaire du monde derrière celui des Etats-Unis, doivent être arrêtés d’ici à 2035, sans toutefois entraîner de fermeture totale de centrale comme à Fessenheim.
Pour le Premier ministre Edouard Philippe, l’arrêt des installations situées dans cette localité constitue la « première étape dans la stratégie énergétique de la France qui vise un rééquilibrage progressif » entre les différents types d’énergies, avec une diminution progressive de la part du nucléaire – actuellement de 70%, la plus importante de la planète – et une augmentation de celle de l’électricité d’origine renouvelable.