Paris réclame un effort occidental face au groupe Etat islamique
L’organisation Etat islamique (EI) retrouve de la vigueur et impose aux Occidentaux de reprendre le combat interrompu après la crise entre l’Iran et les Etats-Unis, a estimé mardi la ministre française des Armées Florence Parly.
L’organisation Etat islamique (EI) retrouve de la vigueur et impose aux Occidentaux de reprendre le combat interrompu après la crise entre l’Iran et les Etats-Unis, a estimé mardi la ministre française des Armées Florence Parly.
« La carte n’est pas le territoire: le califat est rayé de l’une, mais il essaie de prendre racine dans l’autre », a déclaré la ministre aux quelque 2.000 membres d’équipage du porte-avion Charles de Gaulle, qui croise actuellement en Méditerranée orientale.
« Daech (acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, ndlr) est resté fort en Syrie, en particulier dans les zones prétendument contrôlées par le régime (…) Quant à l’Irak, il est troublé par sa situation interne et par les soubresauts des rivalités internationales. Daech continue de s’y réorganiser et d’y harceler les forces gouvernementales », a-t-elle noté.
Les opérations de la coalition contre l’EI avaient été suspendues après l’assassinat le 3 janvier en Irak, par les Etats-Unis, de l’emblématique général iranien Qassem Soleimani, une opération qui avait fait monter la tension entre les deux pays.
« Après une pause, les opérations au sol ont repris », a indiqué Mme Parly, évoquant sans autre détail la formation par la France des troupes irakiennes. « Ne l’oublions jamais, la lutte contre le terrorisme est notre première priorité à tous », a-t-elle martelé.
« Dans le contexte très particulier de fortes tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, il fallait que ces opérations reprennent au plus vite », a-t-elle précisé à des journalistes à bord, dont celui de l’AFP.
Une source militaire relevait pour sa part que « la coalition anti-EI (devait) rester anti-EI et pas devenir anti-Iran. Le risque de distraction n’est pas nul et il est important de le rappeler à nos partenaires ».
La ministre a salué le travail du Charles-de-Gaulle, actuellement au large de Chypre, escorté par une frégate grecque et un destroyer américain, et d’où décollent chaque jour des Rafales pour survoler l’Irak.
Le capitaine de frégate Christophe Charpentier, commandant de la flotte aérienne du porte-avions, a évoqué un appui aux troupes sur le terrain.
« On fait des missions de renseignement de manière quotidienne. La situation est complexe, l’apport des Rafales et des Hawkeyes (avion de surveillance aérienne ndlr), c’est d’essayer de mieux comprendre, de mieux objectiver, que ce soit en terme de guerre électronique, ou en terme d’images », a-t-il expliqué.
Selon Mme Parly, la France réalise 15% des missions aériennes de la coalition en Irak.