Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a appelé à « un respect mutuel » dans les relations franco-algériennes, en indiquant que « l’Algérie n’est pas une chasse gardée de la France », lors d’une rencontre inédite avec les médias algériens.
« L’Algérie avec sa nouvelle génération et direction n’acceptera aucune immixtion ou tutelle » de la part de la France, a déclaré M. Tebboune, dont les propos, tenus mercredi soir lors de la réception de huit journalistes de médias publics et privés, ont été rapportés jeudi par la presse algérienne.
Le président algérien faisait référence à des déclarations du président français Emmanuel Macron au début du « Hirak », puissant mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis le 22 février 2019 et a abouti à la démission du président Abdelaziz Bouteflika après 20 ans de règne.
Si le président français avait salué « la décision » de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat, il avait appelé à « une transition d’une durée raisonnable », des propos alors considérés comme « une ingérence dans les affaires » de l’Algérie.
« L’Algérie n’est pas une chasse gardée de la France. C’est un Etat libre qui décide seul de son avenir », a dit M. Tebboune.
« Les Français savent très bien combien nous sommes sensibles à la question de la souveraineté nationale et surtout lorsqu’il s’agit de l’ancien colonisateur. Les Français ont très bien compris cela et nous avons décidé tous les deux de tourner la page », a-t-il poursuivi.
Après une année d’incertitude, Paris -dont les relations sont naturellement complexes avec son ancienne colonie- a relancé sa relation bilatérale lors d’une visite du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian mardi à Alger.
M. Le Drian a pris acte de l’élection présidentielle du 12 décembre, catégoriquement rejeté par le « Hirak » mais qui a porté M. Tebboune au pouvoir. Il a assuré que la France voulait « travailler » avec le nouveau gouvernement algérien.