"Face à l’attitude de la Turquie, adoptons la FERMETÉ: suspension de l’Otan, fin du versement des milliards d’euros au titre de la pré-adhésion à l’UE et refus définitif de son entrée dans l’UE. L’argent des contribuables européens n’a pas à financer le régime d’Erdogan !", a écrit sur Twitter la présidente du RN Marine Le Pen.
Ankara a commencé lundi à expulser des membres étrangers du groupe EI qu’elle détient, notamment des Français et des Allemands. A Paris, le Quai d’Orsay a rappelé que des jihadistes et leurs familles sont régulièrement renvoyés en France depuis la Turquie et arrêtés à leur descente d’avion.
"Nous, on ne veut pas de retour du tout", avait tweeté lundi soir la cheffe du RN au sujet de ces jihadistes.
"Le chantage du sultan islamiste M. Erdogan est insupportable. L’Union européenne doit adresser un refus ferme et définitif à la Turquie d’entrer dans l’UE et arrêter de verser des millions et des milliards à la Turquie chaque année" dans le cadre du processus de préadhésion et du contrôle des flux migratoires par Ankara, a réclamé sur France 2 Jordan Bardella, vice-président du RN.
Ankara est candidate à l’adhésion à l’UE depuis 1987 mais les négociations sont actuellement au point mort. La Turquie accueille plus de quatre millions de réfugiés, dont quelque 3,6 millions de Syriens ayant fui le conflit qui déchire leur pays depuis 2011. Le flux de passages vers l’Europe s’est tari à la faveur d’un accord conclu en 2016 entre Ankara et l’UE. Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan menace depuis plusieurs semaines d’"ouvrir les portes" aux candidats à l’exil.
Selon l’eurodéputé et membre de la direction du RN Nicolas Bay, M. Macron et le gouvernemennt "subissent le chantage de la Turquie" qui ne peut pas adhérer à l’UE parce que "la Turquie n’est européenne ni par son histoire, ni par sa culture, ni par sa géographie, ni par la politique qu’elle mène aujourd’hui".
Le président turc "menace l’Europe depuis des années, l’Europe se couche" et, "ce qui est incroyable, c’est qu’on continue à donner des milliards d’euros à la Turquie", a abondé sur Public Sénat Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.
A propos des jihadistes, il a dit s’attendre, s’ils sont jugés en France, à de "petites peines comme d’habitude alors que s’ils étaient jugés en Syrie ou en Irak ce serait terminé".
Les renvois de jihadistes par la Turquie surviennent dans la foulée d’une offensive menée par Ankara dans le nord-est de la Syrie, vivement critiquée par l’Occident car elle a visé les forces kurdes alliées de la coalition internationale dans la lutte contre les jihadistes