En cette occasion, l’ambassadeur du Maroc en Syrie, M. Mohamed Lakhssassi, s’est dit heureux de rendre hommage à l’écrivain Hanna Mina et de lui remettre ce prix dans les conjoncture actuelle que vit la communauté arabe.
Après s’être félicité de l’importance que revêt la rencontre entre le Maghreb arabe et le Machrek sur le plan culturel, M. Lakhssassi a ajouté que la célébration des écrivains et des penseurs exprime une volonté de promouvoir la culture arabe pour qu’elle soit à la hauteur des enjeux qu’affronte la région.
L’attribution à Hanna Mina du "Prix Mohamed Zefzaf du roman arabe" n’est pas fortuite mais souligne la place qu’occupe ce monument de la littérature arabe qu’est Hanna Mina et également l’intérêt que revêt son projet littéraire dans la vie culturelle arabe, a poursuivi l’ambassadeur.
De son côté, le ministre syrien de la Culture, M. Riad Nassan-Agha, a souligné, en cette occasion, que ce prix vient pour mettre en exergue la communication existant entre le Maghreb et le Machrek notamment dans le domaine du roman devenu aujourd’hui une référence – dans le monde arabe- qui accède désormais à l’universalité grâce à de grands écrivains arabes comme Hanna Mina.
M. Nassan Agha s’est dit très heureux que le "cheikh" des écrivains et romanciers arabes, à savoir Hanna Mina, ait été honoré au Maroc. Ce qui témoigne, que "les écrivains arabes sont lus dans tous les pays arabes avec la même esprit ", a-t-il fait remarquer.
Les critiques, a-t-il rappelé, hésitent à classer Hanna Mina dans telle ou telle catégorie littéraire parce qu’il est en même temps un romancier de la mer et également un écrivain des montagnes, outre que son écriture est d’une narration d’une haute facture et plonge dans une exploration qui prend en affection les êtres souffrants.
La poétesse et conseillère culturelle de l’ambassade du Maroc à Damas, Ouafaa Lamrani, qui a remis le prix "Mohamed Zefzaf du roman arabe" à l’écrivain Hanna Mina à Asilah et qui s’est chargée de le lui faire parvenir à Damas, a indiqué que cette récompense de mérite, qui porte le nom de l’écrivain marocain décédé Mohamed Zefzaf, est destinée à un "monument imposant de la littérature" et à un "chêne romanesque à vocation humaine" qu’est Hana Mina, et qui témoigne de la communication culturelle entre le Maghreb arabe et le Machreq.
Dans une allocution, l’écrivain honoré Hanna Mina, ému, a mis l’accent sur l’unité culturelle complémentaire présente du monde arabe et s’est dit convaincu de la présence de la littérature arabe partout dans le monde en dépit du blocus sioniste injuste.
"Nous sommes parvenus à briser ce joug en faisant parvenir dans le monde entier notre créativité, qui demeure réelle, immense et belle dont s’enorgueillissent le monde arabe, au Machreq et au Maghreb", a affirmé le romancier syrien.
Et de renchérir : "Si le Maroc a décidé de m’honorer, c’est parce que j’ai atteint un niveau qui vaut celui des créateurs en Syrie et dans le monde arabe, et cela me touche énormément et je remercie les initiateurs de ce prix, le Maroc frère".
La Fondation du Forum d’Asilah a attribué dernièrement à Hanna Mina le "Prix Mohammed Zafzaf du roman arabe", dans le cadre de la 32e édition du Festival culturel international d’Asilah, pour couronner l’ensemble de ses travaux qui ont marqué des décennies de la période romanesque de manière particulière et le paysage littéraire arabe de manière générale.
Auteur prolixe, dont l’oeuvre est celle d’un romancier réaliste engagé attaché à décrire l’univers des ports syriens et de la mer, Mina a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages dont "Les Lampes camouflées" ( 1954), "La Voile et la Tempête"( 1966), "L’Ancre"(1975), "Histoire de marin"( 1981 à 1983), "Du soleil à travers les nuages" ( 1978), "Images résiduelles" (1975), "L’Etang" (1977).
Plusieurs de ses romans sont traduits en français notamment "Chams fi Yawm Al Ghaym" (Soleil en instance). En 2005, il a reçu le Prix des écrivains arabes pour ses oeuvres collectives.