Lors d’une interview accordée à Claire Chazal, enregistrée mercredi et diffusée au 20 heures de TF1 vendredi soir, elle s’exprime d’abord sur le procès intenté par sa fille, Françoise, à François-Marie Banier pour abus de faiblesse – et reporté sine die en raison de la révélation des enregistrements. "C’est déprimant", tranche-t-elle. Et de souffler à Claire Chazal : "Comment voulez-vous ne pas souffrir ?" Liliane Bettencourt, qui porte un ensemble tee-shirt, cardigan, écharpe rose, un pantalon blanc et des baskets blanches, affirme qu’elle a envie de renouer avec sa fille et poursuit : "Mais elle, vous croyez qu’elle a essayé ? Je ne le sens pas." "Ma fille est jalouse. Moi aussi, j’ai été jalouse de mon père, avec toutes ces femmes qui lui tournaient autour", se souvient la femme la plus riche de France. "La jalousie n’est pas un sentiment méchant, c’est véridique, c’est le coeur", ajoute-t-elle.
Bettencourt dit ne pas avoir subi de pressions de Banier
Est-elle toujours amie avec le photographe qui serait donc à l’origine de la "jalousie" de sa fille, demande la journaliste. Liliane Bettencourt avoue : "Je n’en sais rien." Mais elle "l’espère"… D’ailleurs, à la question de savoir si elle a ressenti des pressions "de sa part, à lui", elle répond : "Non, non." "Tout cela a été très difficile, très exagéré", ajoute-t-elle, assise face à la présentatrice dans le salon de sa résidence bretonne qu’elle aime tant, car elle y venait petite avec son père, fondateur de L’Oréal. De l’entreprise, dont elle a pris la tête à la mort de ce dernier, elle dit aujourd’hui : "L’Oréal, c’est important. Pour le pays, pour les gens qui travaillent. Nous sommes dans les meilleurs du monde, pourquoi cracher dessus ?"
Le reste de l’interview ne contient aucun scoop, aucun "détail qui va être apporté au dossier", comme l’a reconnu, vendredi après-midi, Claire Chazal. Liliane Bettencourt, assez évasive, réagit à la décision du ministre du Budget, Francois Baroin, d’enquêter sur l’étendue de son patrimoine. "C’est son métier, qu’il le fasse." Avec une pointe d’humour, elle détaille ce que lui inspire l’affaire "Bettencourt-Woerth" : " On va s’y faire. Nous sommes en République, je ne vais pas faire la révolution. Nous sommes dociles, aussi." Même état d’esprit face aux enregistrements clandestins du maître d’hotel. Elle est "choquée", oui, mais "s’il faut s’y faire, on s’y fera"…
Ce que les images de TF1 n’ont pas montré, et que Le Point.fr vous racontait vendredi après-midi, c’est qu’à la fin de l’enregistrement de l’interview, alors que la caméra ne filmait plus, Lilliane Bettencourt a lâché : "C’est pas tout ça, mais moi, je vais me baigner !" Et, sous les yeux éberlués de Claire Chazal et de son équipe, elle s’en est allée profiter de la somptueuse piscine d’eau de mer qui épouse le bord de la falaise. Déjà loin.
Le Point