Zones d’ombres autour de la mort du N°2 du Front Polisario Mahfoud Ali Beiba
Des zones d’ombres persistent autour de la mort du N°2 du Front Polisario Mahfoud Ali Beiba, décédé officiellement d’une crise cardiaque à Tindouf en Algérie, croit savoir le site « Algeria Times »
Âgé de 57 ans, Mahfoud Ali Beiba a présidé, depuis 1997, toutes les délégations sahraouies lors des négociations sur le Sahara avec le Maroc, menées sous l’égide des Nations unies.
Il avait occupé par intérim en 1976 le poste de secrétaire général du Front Polisario, après la mort d’El-Ouali Mustapha Sayed, fondateur du mouvement séparatiste.
Il fut également Premier ministre du Front Polisario de 1982 à 1985, puis de 1995 à 1999.
Ali Beiba était connu pour son caractère entier, son franc-parler, et était capable d’entrer dans des colères noires, quel que soit son interlocuteur. En tant que négociateur principal avec le Maroc, il était tenant d’une ligne dure, mais sa position tendait vers plus de réalisme lors des derniers rounds, déclenchant l’ire de ses soutiens.
Intransigeant dans la forme mais fin stratège, Beiba était une figure respectée au sein de la Nomenklatura du Polisario, grâce à sa capacité à faire le lien entre les franges tribales qui constituent l’équilibre complexe du mouvement. Cette capacité à perturber cet équilibre était aussi perçue par ses rivaux comme un sujet d’inquiétude pour ses protecteurs algériens, dans le contexte du futur changement de leadership du Polisario.
Le Front Polisario se trouve aujourd’hui dans un état de délitement avancé qui en fait une menace sérieuse pour la stabilité régionale. Durant les trente-cinq années de son existence, de nombreuses dérives ont été attestées et dénoncées par les instances internationales et les ONG.
Le développement de l’idéologie salafiste dans la région, incarnée notamment le mouvement d’Al-Qaïda au Maghreb, a facilité le rapprochement de la frange la plus jeune du Polisario avec des mouvances radicales et des trafiquants.