Le Ministère public a ouvert une instruction "pour suspicion de crimes de guerre".
Cette enquête est menée "sur la base d’une dénonciation de l’ONG suisse TRIAL, appuyée par les plaintes de deux victimes", selon une porte-parole du Ministère public.
Les crimes reprochés se sont déroulés "dans le contexte du conflit civil algérien, qui de 1992 à 1999, a opposé divers groupes islamistes au gouvernement".
L’ancien général, âgé de 74 ans, a été entendu et une audition a eu lieu vendredi, avec les parties plaignantes. Le suspect a toutefois été relâché à la fin des auditions. Mais "l’instruction se poursuit", selon le Ministère public.
L’ONG TRIAL, spécialisée dans la lutte contre l’impunité, a indiqué dans un communiqué que M. Nezzar a été remis en liberté "sur la base de promesses de se présenter durant la suite de la procédure".
L’ONG se félicite de l’arrestation et de la poursuite de M. Nezzar pour crimes de guerre, et ajoute que "le souffle du printemps arabe a atteint la Suisse", selon son directeur Philip Grant.
L’ONG déplore toutefois que le suspect n’ait pas été placé en détention préventive et estime que le risque de fuite est élevé.
Khaled Nezzar a été ministre de la défense entre 1990 et 1994. Il était considéré comme l’un des hommes les plus puissants du régime, alors que la guerre civile faisait rage, selon TRIAL.