Qu’est-ce qui a bien pu pousser la France à voter finalement oui à l’adhésion de la Palestine à l’Unesco ?
Un ambassadeur arabe tente une explication : « A partir du moment où Mme Ashton a réalisé qu’un consensus entre pays européens sur une abstention était impossible à obtenir, c’est-à-dire vendredi dernier, et bien chaque pays du Vieux continent a pris sa liberté de vote. Et la France a commencé à réaliser qu’elle avait peut-être intérêt à voter oui à la Palestine à l’UNESCO », conclut ce diplomate arabe, qui n’a pas de mots assez durs contre les pressions exercées par Mme Ashton sur les Palestiniens : « son offre était rigide, elle ne nous proposait que de l’argent ».
Au point de presse du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro, son porte-parole, a donc pu sortir de sa réserve habituelle pour affirmer haut et fort : « Il nous faut prendre nos responsabilités et répondre sur le fond. Et sur le fond la France dit oui, la Palestine a le droit de devenir membre de l’UNESCO, cette organisation dont la vocation est d’oeuvrer à la généralisation d’une culture de la paix au sein de la communauté internationale. Une telle adhésion entre pleinement dans la logique de la démarche à l’Assemblée générale de l’ONU proposée par le Président de la République ».
Paris aurait pu se montrer tout aussi ferme, ces dernières semaines : son message y aurait sans doute gagné en lisibilité. A l’ONU, le président Sarkozy avait courageusement déclaré que le statu quo actuel entre Israéliens et Palestiniens n’était plus tenable et que les Etats-Unis seuls ne pouvaient parvenir à jouer les "honnêtes courtiers". Dans ces conditions, un alignement sur Washington, qui a voté contre et annoncé son intention de cesser de financer l’Unesco, aurait paru incohérent.
En off, un autre ambassadeur arabe ne décolère pas contre certains pays européens qui ont voté contre : « Les Hollandais ont été les plus virulents je ne comprends pas pourquoi ».