Un an après avoir fait vaciller Alberto Contador dans le chrono de Pauillac, avant de s’avouer vaincu, le Luxembourgeois affrontera cette fois l’Australien Cadel Evans, dont le Tour de France a été pensé en fonction de cette seule étape.
S’il n’a pas porté d’attaque, le coureur de la BMC a su prendre ses responsabilités quand la situation l’exigeait, notamment jeudi quand il a fallu ramener à des proportions raisonnables l’avantage d’Andy Schleck sur les pentes du Galibier.
A lui seul, l’Australien a repris 2’30" à son rival en huit kilomètres d’ascension et a démontré l’excellence de sa condition physique. De ce point de vue, il est l’égal du Luxembourgeois.
D’un point de vue technique et spécifique, il a un avantage évident dans le contre-la-montre, dont il est l’un des meilleurs spécialistes mondiaux.
Comme il n’a pas cherché à grignoter un peu de son retard (57") vendredi dans l’Alpe d’Huez, il doit juger que sa mission n’est pas impossible et envisager, après ses deuxièmes places en 2007 et 2008, de gagner enfin le Tour.
"Je ne sais pas si j’ai déjà gagné le Tour, on verra demain", a-t-il dit au sommet de l’Alpe d’Huez. "Je peux seulement dire que je vais rouler le plus vite possible !"
Cadel Evans bénéficie d’un autre avantage non négligeable: il a disputé ce même contre-la-montre de Grenoble, dont la première partie épousant le col de Chamrousse, lors du dernier Critérium du Dauphiné.
N’étant pas encore au meilleur de sa forme, il y avait pris la sixième place à 1’20" du vainqueur Tony Martin, et derrière Bradley Wiggins ou Janez Brajkovic qui ne sont plus là.
Andy Schleck n’a pour sa part pas encore de repère sur ce parcours. "Je ne le connais pas encore, je ferai la reconnaissance samedi matin, je l’ai visionné en vidéo mais je sais par les coureurs de mon équipe qui étaient au Critérium du Dauphiné qu’il me convient très bien", dit-il cependant.
"L’an dernier, j’ai perdu le maillot jaune dans le contre-la-montre mais cette fois je pense que le parcours me convient mieux. Ma motivation est énorme, ma condition physique est bonne, je me sens très bien et c’est une bonne chose d’endosser le maillot jaune maintenant et de m’élancer derrière Cadel Evans et derrière mon frère."
L’enjeu pour Andy Schleck est énorme. Il pourra vérifier, comme ce fut le cas en 2010, si le maillot jaune l’aide à se surpasser une nouvelle fois.
De toute évidence, la victoire se jouera une nouvelle fois à coups de secondes entre deux coureurs ayant connu chacun, deux deuxièmes places à Paris.