DSK: A New York, l’heure manquante reconstituée
Un site d’informations livre un récit des événements qui se sont déroulés samedi 14 mai au Sofitel entre l’agression supposée et l’appel à la police.
Dans un récit détaillé des événements qui se sont déroulés samedi 14 mai entre 12 heures et 13 h 30, le site d’information The Daily Beast a ainsi affirmé que la jeune femme de 32 ans, qui dit avoir été attaquée par l’ex-patron du FMI, s’est cachée dans un couloir après avoir pu s’enfuir de la chambre. Elle aurait été interrogée quatre fois par ses supérieurs et par les membres de la sécurité du Sofitel avant que ces derniers n’appellent la police et une ambulance. Elle a été décrite comme «traumatisée» et «ayant des difficultés à parler».
Jusque-là, personne ne savait vraiment pourquoi il s’était écoulé une heure entre les faits présumés et le coup de téléphone du Sofitel aux autorités. Dominique Strauss-Kahn, lui, avait quitté l’hôtel à 12 h 28. Selon les éléments livrés par The Daily Beast, qui cite des sources proches de l’enquête et publie un article d’un journaliste du Center for Public Integrity, un organisme qui finance le journalisme d’investigation, la jeune femme est bien entrée dans la chambre «juste avant midi», alors qu’un membre du room service lui avait assuré qu’elle était vide. Elle aurait été retrouvée aux environs de 12 h 30 près d’un placard à l’extérieur de la suite par la responsable du ménage de l’étage et lui aurait assuré qu’elle s’était cachée dans le couloir après avoir été «attaquée». La responsable a alors appelé sa supérieure, qui a de nouveau discuté avec la femme de chambre, avant que ne soit contacté un membre de la sécurité, puis le chef de la sécurité du Sofitel. Interrogée dans la chambre, la jeune femme aurait été prise de tremblements et a essayé de vomir dans la salle de bains, rapporte encore The Daily Beast. Elle aurait également craché à plusieurs reprises en expliquant qu’elle avait été forcée «à des actes sexuels oraux». Et se serait inquiétée d’être licenciée car elle était entrée dans une chambre pendant qu’un client était toujours à l’intérieur.
Elle s’était portée volontaire pour nettoyer le 28e étage quelques jours plus tôt alors qu’elle était normalement affectée à un autre étage et que l’une de ses collègues avait pris un congé sans solde. Hier, une source policière contactée par Libération a affirmé que les faits relatés par The Daily Beast «correspondaient à la réalité», précisant que, «quand les policiers sont arrivés, ils ont trouvé le récit de la victime crédible». Et de rappeler que la police new-yorkaise traitait plus de «6000 cas comme celui-ci par an».
Du côté du cabinet de Benjamin Brafman, l’avocat new-yorkais de DSK, on ne faisait aucun commentaire. Mais dans une première interview, au quotidien israélien Haaretz, Brafman assure que son client «plaidera non coupable et sera acquitté à la fin». Interrogé alors qu’il passait le week-end au nord de Jérusalem, l’avocat a refusé de discuter des détails de l’affaire et aurait assuré que si DSK n’avait pas été connu et n’avait pas été un étranger, les procureurs n’auraient pas demandé une caution aussi élevée. «Il m’a beaucoup impressionné en dépit de ce qui se passe, il garde bon moral», a-t-il ajouté en parlant de son client.
The Daily Beast a également rapporté qu’après être arrivé à l’hôtel, vendredi 13 mai, Dominique Strauss-Kahn aurait invité la réceptionniste «à prendre un verre de champagne». Ce que Libération n’a pas pu confirmer. Au Sofitel, samedi soir, on se contentait de préciser que «la chambre 2806 était de nouveau occupée».