L’objet de l’ire du chef du gouvernement s’appelle "Le siècle magnifique". Depuis maintenant un an, cette série dépeint sans fard le règne du plus fameux sultan de l’empire ottoman (1520-1566), entre conquêtes militaires, intrigues de palais ou rivalités de harem. Des millions de téléspectateurs s’en régalent chaque semaine, en Turquie comme dans les pays du Maghreb ou d’Europe de l’Est où elle a été vendue.
Mais apparemment, cette chronique romancée et décadente, qui montre Soliman un verre d’alcool à la main ou en pleins ébats avec ses promises, n’est pas du goût du chef du gouvernement turc, qui l’a fait savoir dimanche au détour d’une pique adressée à ceux qui critiquent sa politique étrangère.
"Ils demandent pourquoi nous nous occupons de ce qui se passe en Irak, en Syrie ou à Gaza. Mais nous nous intéressons à tout ce qui est lié à nos ancêtres. Ils ne connaissent nos pères et nos ancêtres que par +Le siècle magnifique+ mais ce n’est pas le Soliman que nous connaissons", s’est exclamé M. Erdogan.
"Il a passé trente ans de sa vie à dos de cheval et non dans des palais comme on nous le montre à la télé", a-t-il poursuivi. "Je maudis et condamne les réalisateurs de ces séries et les propriétaires de cette chaîne de télévision", a menacé M. Erdogan, "ceux qui jouent avec les valeurs du peuple doivent recevoir une leçon".
Le chef du gouvernement n’est pas le premier à critiquer "Le siècle magnifique". Dès ses premiers épisodes, la fiction a créé de nombreux remous, dans les milieux religieux mais également politiques.