Le « Polisario, force d’appoint » de la guerre déclarée par AQMI et le MUJAO contre la communauté internationale
L’information relayée le même jour par les médias internationaux au sujet du ralliement de dizaines de membres du polisario au Mujao dans le nord du Mali "constitue la suite somme toute logique d’une radicalisation du polisario et de l’exacerbation des conditions de vie dans les camps de Tindouf, où les populations sont séquestrées contre leur gré par les milices du polisario", a estimé M. Alexander dans une interview à la MAP, appelant la communauté internationale "à prendre ses responsabilités face aux menaces que constituent le séparatisme et le terrorisme contre la stabilité et la sécurité du Maghreb et du Sahel".
Au moment où la communauté internationale a "les yeux rivée sur le conflit syrien, AQMI et le Mujao ont déclaré la guerre contre l’occident avec le polisario comme partenaire", a souligné M. Alexander, qui est l’auteur de plusieurs essais de référence sur le terrorisme en Afrique du Nord et dans la région du Sahel. "La communauté internationale ne peut tout simplement pas se permettre de rester les bras croisés alors que prospèrent dans cette région des forces extrémistes qui promettent feu et sang à cette partie du monde".
Ces derniers développements "ne laissent aucun doute quant à l’escalade et à la radicalisation des groupes terroristes dans la région, comme témoigne la situation dans le nord du Mali", a-t-il ajouté.
Les séparatistes du "Polisario" et le groupe terroriste d’Al-Qaeda dans le Maghreb islamique sont deux partenaires d’une alliance déstabilisatrice pour la région du Maghreb et le Sahel, convient, pour sa part, Peter Pham, Directeur du Centre Michael Ansari pour l’Afrique, relevant du Think Tank américain Atlantic Council.
"Il s’agit d’un contexte où convergent des séparatistes militairement entrainés et les militants extrémistes d’AQMI, les deux étant mus par des considérations pragmatiques pour arriver à leurs propres fins. La situation dans le nord du Mali en est la parfaite illustration", a-t-il expliqué dans un entretien à la MAP.
Cette situation, a-t-il souligné, a pour corollaire l’exacerbation de la situation humanitaire et des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf, au mépris des conventions internationales pertinentes "tant est si bien qu’aujourd’hui on peut parler de misère générationnelle au sud-ouest de l’Algérie, sans la moindre opportunité économique ou politique".
"Nous avons là les ingrédients d’une situation potentiellement explosive pour la région", a mis en garde M. Pham, qui est souvent sollicité par le Congrès des Etats-Unis dans le cadre d’auditions sur la sécurité en Afrique en général et dans le Maghreb et le Sahel en particulier.
L’expert américain a, dans ce contexte, pointé du doigt "la responsabilité du gouvernement algérien qui a laissé prospérer la politique du pire dans les camps de Tindouf".
"Les séparatistes pensent qu’ils peuvent utiliser les extrémistes pour arriver à leurs propres fins, mais finissent, en fin de compte, par leur servir de laquais comme en témoigne la tournure qu’a pris l’alliance de circonstance entre les Touaregs et les islamistes radicaux dans le nord du Mali", relève-t-il par ailleurs.