"On a gagné !", "On l’a fait !" : des cris euphoriques ont fusé en même temps qu’une pluie de confettis sur une foule dense massée depuis plus de deux heures devant un écran géant installé devant le siège du Parti socialiste, rue de Solférino dans le VIIe arrondissement de la capitale.
"Je suis heureux, c’est un moment de bonheur populaire", a déclaré dans la cour de Solférino Jack Lang à Reuters.
"C’est une formidable victoire de la gauche qui a su se rassembler", a dit de son côté à Reuters TV le député européen Harlem Désir, décrivant aussi un "grand moment de joie".
Malgré l’interdiction de diffusion prématurée des estimations des résultats avant 20h00, l’ambiance était électrique dès 18hOO, responsables du parti et sympathisants scrutant sur leur téléphone portable les premières "fuites" disponibles accordant la victoire au député de Corrèze.
"J’espère que c’est acquis même si j’ai encore un peu peur, je me méfie des sondages" indiquait Jérémy Villette, un sympathisant de 27 ans qui dit avoir été heurté par la "droitisation" de Nicolas Sarkozy durant la fin de la campagne.
"A mon avis, le score sera l’inverse de celui de 2007 (53%-47%í¸)", ajoutait un plus confiant son ami Arnaud Rosa, 37 ans.
Sur la place de la Bastille, de l’autre côté de la Seine, une foule de sympathisants avait commencé à se rassembler dès la fin de l’après-midi pour une fête qui se veut dans la lignée de celle qui avait suivi l’élection en 1981 de François Mitterrand, premier président socialiste de la Ve République, cité en référence tout au long de la campagne.
A 20h00 pile, un grand cri de joie a explosé sur une place noire de monde où le socle de la colonne de la Bastille avait été pris d’assaut.
"Je n’étais pas là en 1981 parce que j’étais trop petite et ça fait longtemps que j’attends ça", témoigne Juliette Garcia, une Parisienne de 28 ans, une rose dans les cheveux.
"Pour moi c’est un second Mitterrand. On verra dans cinq ans mais il a la même bonhomie", témoigne de son côté Patrick Pomeon, 35 ans.
A Tulle, fief électoral de François Hollande, les premiers "On a gagné" ont retenti sur la place de la cathédrale Notre-Dame vers 19h15 et une forte clameur a accueilli la victoire à 20h00, suivie d’une averse sur le parvis de la cathédrale couverte de parapluies.
"François, François à l’Elysée", ont hurlé des milliers de Correziens venus saluer leur député, élu président de la République.
"Bien sûr qu’on est contents et fiers aussi", ont lancé des jeunes femmes qui avaient griffonné sur un carton "Hollande Président, vive Tulle, vive la liberté".
Pour Jacques Spindler, chargé de la communication du Conseil général de Corrèze, c’est "un aboutissement". "Moi je n’ai pas encore réalisé et je crois que les Tullistes vont mettre quelques jours a réaliser aussi".