"Le jour viendra où les autorités civiles et militaires syriennes, en premier lieu le président Assad lui-même, devront répondre de leurs actes devant la justice", a dit le ministre français des Affaires étrangères en dénonçant "l’impuissance (…) scandaleuse du Conseil de sécurité" de l’Onu après le double veto russe et chinois.
Pour l’orateur, le plan de sortie de crise proposé le 22 janvier par la Ligue arabe "(…) est la seule alternative devant nous". "Aujourd’hui, l’urgence, c’est la Syrie. Le devoir de notre Conseil, c’est d’exprimer la réprobation du monde entier devant les crimes odieux que l’Etat syrien commet contre son peuple", a-t-il déclaré devant les 47 Etats membres du Conseil, qui débattra (demain) mardi en urgence de la situation en Syrie.
Il a évoqué "(…) la violence de la barbarie de la répression", citant "tant de civils massacrés, de villes bombardées, de blessés achevés dans les hôpitaux, de refugiés sur les chemins de l’exil".
"Nous souhaitons qu’une nouvelle résolution, le plus largement soutenue possible, condamne sans ambiguïté les exactions du régime syrien qui doivent cesser", a martelé Alain Juppé devant le Conseil.
Avant de rencontrer le nouvel émissaire de l’Onu et de la Ligue arabe, le Ghanéen Kofi Annan, Alain Juppé a confié aux journalistes: "C’est immensement frustrant, les massacres continuent à l’heure que je vous parle. Nous n’allons pas renoncer, nous n’allons pas baisser les bras jusqu’à ce que cela s’arrête et que l’aide humanitaire arrive".
Il a noté que dans un rapport de la semaine dernière, les services du Haut-Commissaire de l’Onu aux Droits de l’homme avait estimé que des crimes contre l’humanité ont été commis en Syrie.
"Nous continuerons à travailler, y comprise au Conseil de sécurité", a-t-il assuré.