"Je me suis entretenu avec (le prince héritier saoudien) Mohammed ben Salmane et Saad Hariri et nous sommes convenus que je l’invitais pour quelques jours en France avec sa famille", a déclaré le chef de l’Etat français dans la soirée devant quelques journalistes, au cours d’une visite du pavillon français de la Conférence des Nations unies sur le Climat (COP 23).
Il ne s’agit "pas du tout" d’un exil, a-t-il ajouté, expliquant qu’il fallait au Liban des "dirigeants libres de leurs choix et de les exprimer".
L’Elysée avait annoncé peu auparavant que M. Hariri devait arriver en France "dans les prochains jours" en réponse à son invitation.
Le 4 novembre, Saad Hariri avait annoncé de Ryad sa démission et dit craindre pour sa vie s’il restait au Liban. Il avait expliqué sa décision par la "mainmise" sur son pays de l’Iran et de son allié libanais, le mouvement chiite Hezbollah.
Son annonce est intervenue dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran.
Depuis, la liberté de mouvement de Saad Hariri fait l’objet de nombreuses conjectures. Mercredi, le président libanais Michel Aoun a accusé l’Arabie Saoudite de détenir Saad Hariri. Ce dernier de son côté a tweeté : "Je vais revenir si Dieu veut à mon cher Liban comme je vous l’ai promis".
Le président français, très actif dans ce dossier depuis dix jours, avait redemandé mercredi matin que M. Hariri puisse rentrer au Liban pour y "confirmer" sa volonté de démissionner.
En choisissant finalement de le faire venir provisoirement en France, après négociation avec l’Arabie Saoudite, Paris se place en médiateur et offre une issue pour régler une situation problématique, faute d’avoir pu obtenir son retour immédiat au Liban.
"Je souhaite que la situation au Liban soit pacifiée et que les choix politiques puissent être faits conformément aux institutions. Nous avons besoin d’un Liban fort, d’une intégrité territoriale au Liban et de dirigeants qui soient justement libres de leur choix et de les exprimer", a précisé de Bonn M. Macron.
"C’est aussi un geste d’amitié et une volonté marquée de la France de contribuer au retour au calme et à la stabilité au Liban. Ce qui m’importe est qu’il (M. Hariri) puisse faire avancer le processus politique dans son pays dans les prochains jours et les prochaines semaines", a poursuivi le président français, évoquant le retour à terme de M. Hariri dans son pays.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devait rencontrer M. Hariri au cours de sa visite en Arabie Saoudite, qui commence mercredi.
Avec AFP