Pour M. Amrani, la stabilité et la sécurité en Afrique doivent, bien évidemment, rester au cœur des priorités afin de faire face à un certain nombre de crises et promouvoir la paix et la stabilité sur le continent, l’objectif étant de créer des plateformes pour la promotion de la paix et la prospérité partagée, tout en veillant à ce que les principes fondamentaux soient respectés, tels que le règlement pacifique des conflits et l’intégrité territoriale des Etats.
"Nous devons, en tant qu’Africains, de faire notre propre travail en termes de démocratie, de bonne gouvernance, d’intégration régionale, de réformes structurelles, d’éducation et de lutte contre le changement climatique", a-t-il plaidé, notant à cet égard que "notre partenariat doit s’enraciner au niveau de la coopération sous régionale et internationale, afin d’apporter des contributions spécifiques pour l’émancipation de notre continent".
Tout en soulignant l’intérêt accordé par le Maroc au développement de la coopération sud-sud, M. Amrani a noté que "la nécessité d’une croissance partagée, conforme à notre approche solidaire, découle de notre conviction qu’elle ne peut être effective que si elle est collective".
"Nous rejetons les perceptions fatalistes concernant l’Afrique. Nous croyons, en effet, que notre Continent dispose des ressources nécessaires pour réaliser son développement et répondre aux besoins de ses populations", a-t-il dit, notant qu’il nous appartient à nous, pays du Sud, de trouver les moyens pour une relance régionale globale, à travers un travail en interne et la promotion des synergies, dans le cadre d’une approche multidimensionnelle basée sur quatre piliers.
Il s’agit en l’occurrence du pilier politique à travers le renforcement du processus démocratique national et des réformes politiques qui contribuent à élargir le champ des libertés civiles, du pilier économique à travers l’intensification des efforts dans la lutte contre la pauvreté, les inégalités et l’exclusion sociale, du pilier sécuritaire à travers la lutte coordonnée et efficace contre le terrorisme et les crimes transnationaux et transrégionaux, et du pilier humain à travers le développement de l’éducation et la promotion des valeurs religieuses et culturelles.
Evoquant la vision du Maroc, M. Amrani a relevé que dans un contexte régional marqué par les incertitudes, les fractures civilisationnelles, les risques de repli identitaire et le refus d’ouverture aux sources multiples de la civilisation, le Royaume a très tôt fait le choix de la diversité culturelle et spirituelle et dont l’attachement aux valeurs d’ouverture, de tolérance et de dialogue lui confère une singularité particulière.
En effet, le Maroc, tout en restant attaché à son histoire, à son unité nationale et son intégrité territoriale sous le leadership d’un Souverain fédérateur, a poursuivi son engagement en faveur de la construction d’un Etat de droit démocratique, ainsi que le renforcement des institutions d’un Etat moderne, a-t-il dit, ajoutant que "grâce à notre ancrage africain et notre proximité de l’Europe et de la Méditerranée, le Royaume s’est attelé à son développement économique, politique et social, en plaçant l’élément humain au cœur de ses préoccupations, dans le respect de son identité fondée sur l’unité, le pluralisme et l’ouverture, tel que consacrés par la nouvelle Constitution de 2011, initiée par SM le Roi Mohammed VI".
Une constitution qui définit le Maroc comme un "Etat musulman souverain, attaché à son unité et à son intégrité territoriale". Un Maroc qui entend "préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible", en fondant son unité sur "la diversité assumée de ses affluents qui ont cristallisé son identité : arabité, amazighité, hassani, subsaharien, africain, andalou, hébraïque et méditerranéen", autant d’atouts qui, dit-il, constituent une richesse indéniable et un gage d’ouverture de la société marocaine, ainsi que pour la compréhension mutuelle entre toutes les civilisations de l’humanité.
Pour M. Amrani, l’unité nationale, territoriale, l’équilibre, la solidarité et la pratique démocratique se traduisent également à travers d’importantes transformations structurelles, initiées grâce au leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Il a souligné dans ce sens que le Royaume a poursuivi son évolution politique dans un climat propice à la consolidation de la construction de l’Etat de droit, en démontrant son attachement inconditionnel aux principes démocratiques universellement reconnus, en totale symbiose avec ses traditions de tolérance et d’ouverture : liberté, unité, démocratie, solidarité et droits de l’homme.
Il a mis en avant à cet égard la mise en œuvre du modèle de régionalisation avancée, associant les différentes composantes du peuple à la gestion de l’Etat et qui vise la prise en compte des besoins et aspirations des citoyens, tout en tenant compte des spécificités régionales du pays, ainsi que la réduction des disparités entre ses différentes régions, en facilitant l’accès aux services sociaux, dans un contexte qui se concentre sur l’activité économique et la création d’emplois.
La stabilité et la prospérité d’un Etat repose également, selon lui, sur un certain nombre de principes fondamentaux, dont le respect de l’unité et de l’intégrité territoriale des Etats, des mécanismes de gouvernance et la promotion simultanée d’un développement économique social fort.
M. Amrani a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité d’une véritable intégration régionale pour faire face aux défis communs, d’autant plus que les potentialités de l’Afrique, ses atouts et ses énergies sont souvent entravés par les défis sécuritaires et parfois politiques auxquels s’ajoutent les menaces transnationales et transrégionales, que sont le crime organisé, le terrorisme, les trafics en tout genre et l’extrémisme religieux.
Placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Moussem d’Assilah, initié par la Fondation du Forum d’Assilah, prévoit trois autres colloques portant respectivement sur "la gouvernance et les organisations de la société civile (21 – 23 juillet), "les élites arabes, la religion et l’Etat" (24 -26 juillet) et "le Roman arabe et les perspectives de l’écriture numérique" (27 juillet).