Yémen: le chef de la diplomatie appelle la coalition à envoyer des forces au sol
Le chef de la diplomatie yéménite Ryad Yassine, réfugié à Ryad, a appelé mercredi la coalition dirigée par l’Arabie saoudite qui combat des rebelles chiites au Yémen à y envoyer des forces au sol.
L’appel de M. Yassine a coïncidé avec des déclarations alarmistes de l’ONU et d’ONG qui se sont inquiétées du fait que des civils en nombre croissant figuraient parmi les victimes de bombardements aériens et qu’une crise humanitaire se profilait à l’horizon.
M. Yassine a affirmé qu’il y aurait certainement "moins de pertes civiles" si la coalition envoyait des troupes au sol et que la principale raison ayant motivé sa proposition était liée à la nécessité de faire entrer de l’aide humanitaire au Yémen. "Je suggère de commencer le plus vite possible", a-t-il dit, ajoutant à propos des organisations humanitaires: "Nous n’avons pas un endroit sûr depuis lequel elles peuvent opérer".
Mardi, le porte-parole saoudien de la coalition, le général Ahmed Assiri, a dit que "jusqu’ici, il n’y a pas de nécessité d’intervention terrestre" au Yémen, mais que cette nécessité peut surgir "à tout moment".
Selon une source diplomatique occidentale, une opération terrestre serait "très, très difficile et compliquée" à monter, en raison du terrain montagneux qui caractérise le nord du Yémen, où les Houthis sont très à l’aise.
Mais Ryad Yassine a estimé que des troupes pourraient arriver par le sud, vers la ville portuaire d’Aden, qui pourrait assez facilement être sécurisée et pourrait servir de base aux organisations humanitaires.
Mardi, des organisations humanitaires ont souligné qu’elles étaient dans l’incapacité d’acheminer de l’aide au Yémen. Les aéroports internationaux sont fermés, l’espace aérien est très risqué et les ports sont bloqués par la marine de la coalition pour empêcher que des armes soient livrées aux rebelles, notamment depuis l’Iran.
Le général Assiri a indiqué que toute assistance pour le Yémen était la bienvenue mais qu’elle devait passer par les "canaux diplomatiques". Il a dit que les mouvements d’aide humanitaire devaient être coordonnés avec les militaires de la coalition "pour s’assurer qu’il n’y a pas d’erreur ou d’incompréhension dans les ports ou les aéroports ou à la frontière saoudienne".