Woerth peut-il (encore) tenir?

Le ministre français du Travail, toujours plus plombé par les révélations de l’affaire Bettencourt, abordera, fragilisé, la réforme des retraites, la semaine prochaine.

Woerth peut-il (encore) tenir?
«Peut-il tenir?» Cette Une de Libération sur l’affaire Woerth-Bettencourt remonte au 30 juin dernier. Après deux mois de vacances, la situation du ministre du Travail s’est encore un peu plus corsée, au fil des révélations – dernière en date: sa lettre de soutien à Patrice de Maistre pour sa candidature à la Légion d’honneur. Et à cinq jours du grand rendez-vous «retraites», avec l’examen du projet de loi à l’Assemblée et la journée de mobilisation syndicale, la question sur sa capacité à porter la réforme la plus importante de la seconde moitié du quinquennat, est toujours posée.

Par la gauche, notamment. Qui plaide clairement pour la démission du ministre qui serait trop fragilisé pour tenir le choc d’un débat sur les retraites. «Tout le monde se doute qu’Eric Woerth ne pourra pas rester au gouvernement, qu’il va être utilisé comme fusible pour le débat sur les retraites», croit savoir le député PS, Manuel Valls (Europe 1), qui pose surtout son départ du gouvernement comme «une exigence morale».

«Plus disqualifié que jamais»

Pour Claude Bartolone, les versions contradictoires de Woerth sur ses relations avec Maistre, gestionnaire de fortune de Bettencourt et ex-patron de sa femme, le «grillent» pour conduire le débat parlementaire: «C’est un ministre qui a menti, gronde-t-il sur LCI. Cela le disqualifie ne serait-ce que pour tenir un discours de vérité aux Français sur la question des retraites.»

Laurent Fabius, sur France 24, s’étonne que le ministre soit encore en poste alors que dans aucune autre «démocratie en Europe et même dans le monde», «un ministre ainsi mis en cause, sur un sujet aussi important, ne pourrait rester au gouvernement». Quant à la bataille des retraites, l’ex-Premier ministre (PS) ne donne pas cher de sa peau: «ça va être difficile», il est «en position très, très faible». Le numéro un communiste, Pierre Laurent (AFP), le juge, lui, «plus disqualifié que jamais».

Fin août, Bernard Thibault, sur RTL, déplorait ouvertement la collusion de l’affaire Bettencourt et du dossier des retraites: Woerth «demeure celui désigné par le président de la République (…) et en même temps, chacun le sait bien, la réforme qu’il a à défendre du point de vue du gouvernement va être polluée par son statut de supposé mis en cause, objet de polémique sur tout un tas de sujet.»

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