Violences à Sidi Bouzid, le gouvernement tunisien impose un couvre-feu

Les forces de sécurité tunisiennes ont tiré en l’air pour tenter de disperser une foule de manifestants qui tentaient d’attaquer les bureaux du gouvernement régional de la ville de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie et berceau de la "révolution du Jasmin", ont rapporté vendredi des témoins.

"L’armée tente de disperser les manifestants en tirant en l’air et en utilisant du gaz lacrymogène", a indiqué un des témoins Attia Athmouni, joint par Reuters au téléphone.

Selon un autre témoin, Mahdi Horchani, l’armée est intervenue lorsque la foule a tenté de s’en prendre au bureau du gouverneur.

Le gouvernement tunisien va imposer un couvre-feu de 18h00 GMT et 06h00 GMT après cette série d’affrontements, a-t-on appris auprès d’une source du ministère de l’Intérieur.

A l’origine de cette explosion de colère, la décision de la commission électorale d’annuler les sièges remportés par la Pétition populaire de l’homme d’affaires Hachmi Hamdi dans six districts électoraux en raison d’infractions aux règles de financement de la campagne électorale.

La victoire du parti islamiste Ennahda a été confirmée jeudi soir par le chef de la commission électorale.

Dans la nuit, la police a tiré des grenades de gaz lacrymogène pour disperser des centaines de manifestants à Sidi Bouzid, agglomération à l’origine de la révolte provoquée par le suicide d’un vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, il y a dix mois.

"Ils ont incendié une grande partie des locaux de la mairie et on n’a pas vu la police", a commenté un habitant de la ville joint au téléphone par Reuters. Les manifestants auraient également mis le feu au bureau de campagne d’Ennahda et ont brûlé des pneus dans les rues.

Hachmi Hamdi avait soutenu Ben Ali par le passé et a effectué une campagne électorale aux accents populistes sur une télévision basée en Grande-Bretagne, dont il est propriétaire.

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