Une publicité avec Hitler suscite la colère des communautés juives
Une pub avec Hitler en train de vanter un shampoing pour hommes provoque une vague de contestation dans la communauté juive.
"C’est totalement inacceptable d’utiliser dans une publicité Hitler, l’exemple le plus frappant de cruauté et de sauvagerie (…) pour se différencier ou susciter l’intérêt", a déclaré samedi la communauté juive de Turquie samedi, critiquant sévèrement ce spot diffusé depuis la semaine dernière.
Le film de 12 secondes, doublé en turc avec des sous-titres en allemand, montre Hitler délivrant un discours enthousiaste et appelant les clients masculins à acheter un produit qui est "un shampoing 100% masculin".
"Si vous ne portez pas une robe de femme, vous ne devriez pas non plus utiliser son shampoing", dit un Hitler doublé en turc, ses lèvres presque synchronisées avec la voix-off.
Demande d’excuses publiques
Les juifs de Turquie ont indiqué qu’ils avaient contacté l’agence de publicité pour qu’elle retire le spot, ce qui selon eux n’a pas encore été fait, et qu’ils attendaient des excuses publiques.
En dehors de la Turquie, la Ligue Anti-diffamation (ADL), basée aux Etats-Unis, a déclaré qu’elle était "révoltée" par l’utilisation d’Hitler dans une publicité.
L’utilisation d’Hitler, "qui est responsable du crime de masse de six millions de juifs et de millions d’autres dans l’Holocauste pour vendre du shampoing est un stratagème marketing dégoûtant et déplorable", a déclaré vendredi Abraham H. Foxman, directeur national d’ADL et survivant de l’Holocauste.
Abraham H. Foxman a ajouté qu’il était particulièrement troublant que cette publicité ait été créée en Turquie, un pays "si fier, à juste titre, de son passé de refuge pour les juifs".
Le créateur du spot controversé, Hulusi Derici, l’a défendu dans une interview au magazine Marketing Turkiye. "Si les gens parlent de la publicité pour un produit, cela fait exister le produit", a-t-il affirmé. "S’ils ne comprennent pas la blague, c’est leur problème."
La publicité a également suscité la colère des utilisateurs des réseaux sociaux, la plupart l’ayant dénoncé sur Twitter pour un langage "inapproprié à de très nombreux niveaux".