Turquie: un conseiller d’Erdogan frappe un manifestant
La Turquie a été choquée et indignée jeudi par une photo montrant un conseiller du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en train de passer à tabac un manifestant de la ville de Soma où près de 300 mineurs ont été tués dans un accident survenu mardi.
Twitter a ensuite été rétabli mais YouTube est toujours interdit d’accès aux internautes en Turquie. L’acharnement mercredi du conseiller, directeur de cabinet de M. Erdogan, contre un manifestant d’une vingtaine d’années maintenu à terre par deux membres armés des forces de l’ordre a suscité une avalanche de critiques. Yusuf Erkel admet s’être déchaîné contre le manifestant. "Il m’avait agressé et insulté, ainsi que le Premier ministre. Fallait-il que je reste silencieux ? ", a-t-il rétorqué dans une déclaration citée par le journal Hürriyet.
La colère a explosé mercredi à Soma pendant la visite de M. Erdogan chahuté et accusé, avec son gouvernement, au pouvoir depuis 2002, de faire primer la rentabilité et le profit sur la sécurité des mineurs. Sa voiture a été rouée de coups de pieds et le chef du gouvernement a même dû se réfugier momentanément dans une supérette avant d’en sortir et de s’en prendre verbalement, par dessus le dispositif policier qui l’entourait, à des manifestants qui réclamaient sa démission.
Une vidéo a par ailleurs circulé sur Facebook et Twitter montrant le Premier ministre, connu pour ses coups de colère, s’acharner en pleine bousculade sur quelqu’un sans que l’on sache qui c’était. Les sites d’opposition ont d’abord affirmé que M. Erdogan aurait giflé une jeune fille qui l’aurait traité d’"assassin" mais ont changé ensuite de version disant cette fois qu’il avait retenu un mineur par le col. Une information qui n’a pu être vérifiée de source officielle.
La tragédie minière qui a fait au moins 282 morts, a ravivé la colère sociale contre le gouvernement d’Erdogan qui a été visé en été 2013 par une fronde sans pareille.