"Il est tout à fait naturel que le parti qui a obtenu la majorité dirige le gouvernement", a déclaré Rached Ghannouchi sur la radio Express FM.
"Le gouvernement doit être composé le plus tô t possible, dans un délai qui n’excède pas un mois", a ajouté M. Ghannouchi, alors que les résultats définitifs de l’élection n’ont pas encore été publiés.
"Nous sommes pour une grande alliance nationale qui aboutira à un gouvernement démocratique", a-t-il poursuivi, souhaitant des discussions "avec tous ceux qui ont milité contre Ben Ali". "Des concertations ont commencé avant même les élections", a-t-il souligné, sans préciser avec quels partis.
Interrogé sur le prochain président de la République, M. Ghannouchi, qui a déjà déclaré qu’il ne serait pas candidat, a estimé que ce poste devrait être occupé par "une personnalité qui a milité contre la dictature". "Rien n’est décidé encore, les concertations se poursuivent", a-t-il dit.
Trois noms circulent dans les milieux politiques pour le poste de président: Mustapha Ben Jaafar, chef du parti de gauche Ettakatol, qui a déjà fait savoir qu’il était candidat, Moncef Marzouki, dirigeant du Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste), et Ahmed Mestiri, opposant historique de Bourguiba.
L’Assemblée constituante de 217 élus doit désigner ou élire un nouveau président de la République, qui lui même formera un nouvel exécutif.
Les premiers résultats partiels de la première élection en Tunisie depuis la chute de Ben Ali ont confirmé l’avance des islamistes d’Ennahda, arrivé en tête dans neuf des 27 circonscriptions du pays, notamment dans la métropole économique de Sfax (centre-est).