Tunisie: des salafistes attaquent un commissariat et des débits de boissons

Des salafistes se sont violemment attaqués samedi à des locaux de la police et à des débits d’alcool dans la ville de Jendouba (nord-ouest), rapporte l’agence officielle tunisienne TAP. La police a procédé à plusieurs arrestations, a-t-on précisé de sources sécuritaires.

D’après l’agence, ces actes de violence faisaient suite à l’interpellation d’un salafiste présumé lors d’un coup de filet menée la veille au soir par les forces de l’ordre. En réaction, quelque 200 salafistes ont attaqué samedi matin le siège du district de la sécurité nationale de Jendouba à coup de pierres et de cocktails Molotov.

Les forces de sécurité ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour protéger le bâtiment et disperser ces groupes qui ont mis le feu au bureau de la police judiciaire. Armés de matraques et de sabres, les assaillants, au nombre de 500 personnes selon TAP, se sont dirigés ensuite au centre-ville, incendiant et pillant des bars et des points de vente de boissons alcoolisées.

Devant une population terrorisée, ils ont scandé des slogans appelant au djihad, avant de se réfugier dans une mosquée. Plusieurs unités des forces de l’ordre se sont déployées pour empêcher ces groupes de s’attaquer à d’autres magasins et à un hô tel, alors que l’armée a renforcé sa présence autour des bâtiments publics, a ajouté la TAP.

C’est la seconde fois en une semaine que des groupes de salafistes s’attaquent aux espaces de vente et de consommation des boissons alcoolisées. Le 19 mai dernier, des bars de Sidi Bouzid (centre-ouest) avaient été vandalisés et un dépô t d’alcool incendié. Les commerçants avaient répliqué en mettant le feu à des pneus et en tirant des coups de feu à l’aide de fusils de chasse devant une mosquée.

Le lendemain, des salafistes avaient mené une démonstration de force à Kairouan, une ville sainte du centre du pays, lors d’un rassemblement de leurs partisans venus de diverses régions. Habillés à l’afghane, sabre au poing, les uns effectuaient à des chevauchées à cheval, d’autres s’adonnant à des exercices d’arts martiaux, sous l’oeil de leur chef, Abou Yadh (de son vrai nom Seifallah ben Hassine), un ancien "Afghan" condamné à 42 ans de prison avant d’être amnistié après la chute du régime de l’ancien président Ben Ali.

Face à la multiplication de ces incidents, le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, avait alors haussé le ton. "Je dis à ces gens qui pensent que l’Etat a peur d’eux que la promenade est terminée. Ceux qui dépassent les lignes rouges vont être punis", avait-il averti sur les ondes de la radio privée Express FM.

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