
Le ministère de l’Intérieur a également mentionné des troubles dans d’autres localités de la région, dont Thala et Fériana, précisant que l’armée avait tiré en l’air pour dissuader les manifestants de s’attaquer à des locaux administratifs.
A Kasserine, les heurts avec les forces de l’ordre et de l’armée nationale se sont soldés par 76 cas d’asphyxie par gaz lacrymogènes, selon une source médicale à l’hôpital régional citée par la TAP.
L’agence fait état d’actes de violence et de vandalisme. Elle rapporte que des manifestants, dont plusieurs milliers s’étaient rassemblés devant les locaux de l’union syndicale régionale, ont essayé d’incendier la prison civile de Kasserine, de dévaliser une agence bancaire et de piller la section régionale de l’Union tunisienne de solidarité sociale (UTSS). Ils auraient aussi détruit et pillé des locaux commerciaux et brûlé des pneus. Les forces de l’ordre ont dispersé la foule en procédant à des tirs de sommation et en employant du gaz lacrymogène.
Les Kasserinois sont descendus dans la rue pour manifester leur colère contre "l’oubli" de leurs "martyrs" morts lors du soulèvement populaire qui a forcé le président Zine el Abidine ben Ali à s’exiler en Arabie saoudite le 14 janvier dernier, après 23 ans d’un pouvoir autoritaire.
Une liste lue au cours de la séance inaugurale de l’Assemblée constituante mardi, à "l’initiative personnelle" d’un élu, ne mentionnait en effet que "sept martyrs" sur les 23 tombés dans la région.
Lors d’interventions à la télévision depuis, le président de l’Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaâfar, relayé par le nouveau président de la République pressenti Moncef Marzouki, ont présenté des "excuses" à la population de Kasserine, affirmant que "l’oubli n’était pas intentionnel". Ils se sont engagés à placer "le dédommagement moral et matériel des martyrs en tête de leurs priorités".