"Nous comptons sur la coopération des pays frères et amis pour le règlement définitif de cette question", a précisé le porte-parole, Samir Dilou, lors d’une conférence à Tunis sur la Cour pénale internationale.
"Le gouvernement s’active actuellement pour mettre fin à l’impunité des principaux responsables de la corruption", a-t-il ajouté.
Tunis a demandé à deux reprises à Ryad l’extradition de Zine El Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla, qui a fui son pays le 14 janvier 2011 sous la pression de la rue. Les autorités saoudiennes n’y ont jamais répondu.
Leïla Ben Ali s’est dit prête, dans un entretien paru dimanche dans le quotidien français Le Parisien, à affronter la justice de son pays à certaines conditions.
"Pour l’instant, il n’y a que haine et vengeance", a-t-elle déclaré, souhaitant que ses proches, "présumés coupables à cause de leur nom" aient "droit à une justice équitable".
Plusieurs autres membres de la famille du président déchu sont recherchés par la justice tunisienne, comme son beau-frère Belhassen Trabelsi, réfugié au Canada, et son gendre Mohamed Sakher El-Materi, qui a pris la fuite avec son épouse et leurs deux filles vers le Qatar. Les deux hommes sont accusés d’être impliqués dans des affaires de corruption.
Après que le gouvernement tunisien dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali a autorisé l’extradition de l’ex-Premier ministre libyen al-Bagdadi al-Mahmoudi vers Tripoli, des voix se sont élevées pour exiger que la justice tunisienne puisse aussi poursuivre les piliers de l’ancien régime.
Leïla Trabelsi Ben Ali a déjà été condamnée par contumace à 35 ans de prison pour détournement de fonds en juin 2011, puis à 15 ans de plus pour détention d’armes, stupéfiants et pièces archéologiques un mois plus tard.
Condamné pour les mêmes faits, l’ex-président a aussi été jugé pour sa responsabilité dans la sanglante répression des manifestations de janvier 2011 et vient d’être condamné à la prison à vie.