Trump met la dernière main à sa décision à hauts risques sur Jérusalem
Donald Trump met la dernière main à sa décision sur une éventuel déménagement de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers Jérusalem, qui serait considéré par les Palestiniens comme un coup fatal au processus de paix, a annoncé dimanche son proche conseiller Jared Kushner.
Théoriquement, selon le département d’Etat américain, le président doit décider d’ici lundi s’il renouvelle, comme l’ont fait tous ses prédécesseurs et lui-même une première fois en juin, une clause dérogatoire à la loi qui impose, depuis 1995, d’installer l’ambassade à Jérusalem. Ou alors s’il donne son feu vert à ce déménagement, comme il l’a promis durant sa campagne.
Mais selon plusieurs médias américains, Donald Trump pourrait attendre mercredi pour prononcer un discours sur le sujet — une échéance qui n’a pas été démentie par Jared Kushner.
Des informations contradictoires ont circulé ces dernières semaines, mais plusieurs observateurs s’attendent à ce qu’il déclare Jérusalem capitale d’Israël, sans forcément aller jusqu’à y transférer immédiatement la mission diplomatique américaine.
Une décision symbolique, mais explosive: selon le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, elle "détruirait le processus de paix" que Donald Trump se dit pourtant déterminé à relancer — tâche colossale confiée à Jared Kushner.
Les Etats-Unis risquent de se "disqualifier" en tant que médiateurs, a prévenu le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erekat, tandis que les islamistes du Hamas ont menacé d’une "nouvelle Intifada".
Israël considère la Ville sainte comme sa capitale "éternelle et réunifiée", mais les Palestiniens estiment que Jérusalem-Est doit être la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Ce qui fait de son statut l’un des noeuds les plus épineux du conflit.
La communauté internationale n’a jamais reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, ni l’annexion de sa partie orientale conquise en 1967.
Mahmoud Abbas a tenté dimanche de mobiliser la communauté internationale pour peser sur la décision américaine. Il s’est entretenu notamment avec ses homologues français Emmanuel Macron et turc Recep Tayyip Erdogan, "pour leur expliquer les dangers que comporterait toute décision de transférer l’ambassade" ou "reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.
Donald Trump a récemment expliqué vouloir "donner sa chance" à la paix "avant de penser à déménager l’ambassade à Jérusalem". Mais son vice-président Mike Pence, attendu mi-décembre à Jérusalem, vient de réaffirmer que le transfert était "sérieusement envisagé". (Avec AFP)