Trump et Clinton confrontés aux menaces sécuritaires

Donald Trump et Hillary Clinton repartent lundi en campagne dans un contexte sécuritaire plus tendu, après l’explosion de bombes et une attaque à l’arme blanche ce week-end aux Etats-Unis qui ont remis les questions de terrorisme au coeur de la campagne.

Mais les conséquences politiques de ces événements, à New York et dans le Minnesota, sont imprévisibles. Le thème de la sécurité nationale ne semble avoir clairement profité à ce jour ni à l’un, ni à l’autre des candidats, si l’on en croit les réactions à l’attentat du club gay d’Orlando en juin dernier ou aux attentats perpétrés en Europe.

Le candidat républicain a pourtant fait de l’angoisse sécuritaire le coeur de sa candidature. Depuis des mois, et notamment depuis Orlando, il se présente comme l’homme du retour à l’ordre.

Il prône la fermeture sélective des frontières en fonction des pays d’origine, afin d’empêcher l’arrivée de terroristes en puissance. Par exemple, il souhaite stopper tout accueil de réfugiés syriens et dénonce le projet de sa rivale démocrate d’augmenter leur nombre.

Et c’est par une note martiale qu’il a choisi, samedi soir, d’ouvrir son meeting, à peine connue l’information qu’une explosion avait eu lieu à New York.

"Juste avant que je descende de l’avion, une bombe a explosé à New York, et personne ne sait exactement ce qui se passe, mais quelle époque – il va falloir qu’on devienne plus sévères", a-t-il déclaré à ses supporteurs à Colorado Springs. "Nous allons devenir plus sévères, plus intelligents et plus vigilants".

Il s’est vanté d’avoir le soutien du grand syndicat des policiers aux frontières, ainsi que du plus grand syndical policier américain, sans compter plus de 160 anciens généraux et amiraux.

46% font confiance à Clinton

Face à lui, Hillary Clinton, proche alliée du président Barack Obama, valorise son quart de siècle d’expérience politique. L’ancienne chef de la diplomatie rappelle souvent à ses auditoires qu’elle se trouvait en salle de crise avec le président lors du raid secret contre Oussama ben Laden en 2011, et dénonce l’impulsivité du républicain, qualifié de danger public.

Sa réaction à l’explosion de New York visait ainsi à démontrer son sang-froid. Alors que Donald Trump s’est précipité pour commenter l’incident, elle a appelé à la prudence.

"Il est toujours plus sage d’attendre d’avoir des informations avant d’en conclure quoi que ce soit, car nous ne sommes qu’au début du processus pour comprendre ce qui s’est passé", a-t-elle dit, d’un air sombre, aux journalistes qui l’accompagnaient dans son avion.

"Je confierais la vie de mon fils, Nate, à Hillary Clinton", a renchéri dimanche sur CBS son colistier Tim Kaine, dont le fils est militaire. "Je lui ferais confiance car elle se trouvait au World Trade Center quand ils cherchaient des survivants, elle a été secrétaire d’Etat, et elle faisait partie de l’équipe de sécurité nationale qui a relancé la traque d’Oussama ben Laden et l’a éliminé".

Mais les Américains sont partagés.

Selon un sondage Fox News publié avant le week-end, 46% des électeurs font plus confiance à Hillary Clinton sur les questions de terrorisme et de sécurité nationale, contre… 45% qui préfèrent Donald Trump. Sur cette question, les divisions partisanes se reproduisent presque parfaitement.

Après une semaine discrète en raison de sa pneumonie, Hillary Clinton sera en meeting à Philadelphie lundi, pour un discours initialement prévu sur la jeunesse. Donald Trump organise, lui, une réunion publique en Floride.

Le milliardaire entend inscrire la montée du groupe Etat islamique au bilan de Barack Obama et de son ancienne secrétaire d’Etat. Son conseiller Jason Miller a pris prétexte d’une phrase de Tim Kaine déclarant, dimanche, que la stratégie américaine en Syrie s’était "spectaculairement améliorée".

"La seule chose qui se soit spectaculairement améliorée est le réseau mondial de l’EI, la fréquence des attaques mortelles et la menace qu’ils posent, à cause des échecs du président Obama et d’Hillary Clinton", a-t-il déclaré.

(Source AFP)

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