Transformation numérique : quelles opportunités pour le secteur bancaire français ?
Les 1ères Assises des Technologies Financières, organisées à Paris le 17 octobre, affichent des objectifs ambitieux pour l’industrie financière française.
Didier Lacaze
Structurés autour de trois tables rondes, réunissant des intervenants institutionnels, universitaires, parlementaires et du monde de l’entreprise, les échanges étaient riches et nourris, abordant notamment les problématiques de l’intelligence artificielle, de la blockchain et des cryptomonnaies.
De nouvelles normes européennes vont prochainement entrer en vigueur qui vont bouleverser les cadres juridiques et réglementaires, comme la mise en œuvre prochaine de la DSP2, Directive de Service de Paiement, visant à réguler les nouveaux acteurs financiers et à améliorer la sécurité de leurs échanges.
Les enjeux sont énormes. A qui appartiennent les données financières ? Faut-il s’engager dans l’open innovation comme le font les grands établissements espagnols ? Convient-il de valider ou de réaliser une cryptomonnaie ?
La finalité est sans doute de créer des géants du digital européen. Un challenge difficile à relever, alors que banques et opérateurs télécoms n’avaient pas réussi à créer dans les années 2000 un système de paiement par mobile ou construire des plates-formes qui auraient été à même de constituer un contrepoids et une alternative aux géants nord-américains.
Les défis et les risques sont importants, susceptibles de remettre en cause un secteur bancaire français bien établi et quelque peu rigide. Risque systémique, « d’ubérisation », de captation par les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) ou par les nouveaux entrants chinois, les BATX (Baidu, Ailbaba, Tencent, Xiaomi) qui font une entrée remarquée sur les marchés occidentaux, et particulièrement sur le territoire national, perte de souveraineté par la France…
Face à ces défis, la France et son industrie bancaire ont peut-être des moyens technologiques d’une réponse, s’appuyant sur la Cybersécurité, la blockchain, les algorithmes et les moyens de paiement. Le cadre législatif et réglementaire doit cependant être équilibré, ne constituant ni un repoussoir, ni étant trop laxiste et s’inscrire dans un contexte européen, le cadre national n’étant plus de mise.