Total inquiété pour corruption

Le groupe Total a été mis en examen pour corruption dans l’enquête sur le programme Pétrole contre nourriture, qui vise l’ancien dispositif des Nations unies en Irak.

Total inquiété pour corruption
Il est rare qu’une entreprise du CAC40 soit visée par une enquête pour corruption. Le groupe Total a ainsi été mis en examen en début d’année en qualité de personne morale dans le dossier "Pétrole contre nourriture". Ce programme mis en place par les Nations unies entre 1996 et 2003 devait aider la population irakienne à surmonter le blocus. De nombreuses personnalités, dont Charles Pasqua et Christophe de Margerie, actuel patron de Total et ancien directeur pour le Moyen-Orient, avaient été mises en examen.

L’instruction ouverte il y a huit ans et menée par le juge Philippe Courroye, s’était achevée en avril 2007. Depuis, le dossier semblait en sommeil au parquet de Paris. En septembre dernier, le parquet a requis un non-lieu pour Christophe de Margerie et Charles Pasqua. Mais le juge d’instruction Serge Tournaire a repris le dossier en vue d’une décision définitive sur un éventuel procès. Il a émis une autre analyse juridique des faits, dit-on de source judiciaire.

10 milliards de dollars

"Début 2010, malgré l’avis du parquet, un nouveau juge d’instruction a décidé de mettre en examen Total SA pour corruption ainsi que pour complicité et recel de trafic d’influence", explique le groupe pétrolier qui a lui-même révélé la mise en examen dans son rapport annuel. "Cette mise en examen intervient huit ans après le début de l’instruction, sans qu’aucun élément nouveau n’ait été versé au dossier." Désormais, un renvoi en correctionnelle du groupe est probable. Mais le parquet pourra faire appel.

Le dossier revient donc au cœur de l’actualité. Selon des rapports officiels, le programme "pétrole contre nourriture" avait généré une corruption à l’échelle mondiale. Plus de dix milliards de dollars auraient été détournés. Les cadres de la société Total mis en examen étaient en cause pour les contrats réalisés en Irak. D’autres personnalités auraient perçu de l’argent sous forme de "coupons" pétroliers ou de droits de tirages, revendus ensuite à des sociétés habilitées à extraire le brut irakien.

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