Syrie : la Turquie annonce une opération antikurde à l’est de l’Euphrate

La Turquie compte lancer une offensive dans le nord de la Syrie, à l’est du fleuve Euphrate, pour en déloger une milice kurde considérée comme terroriste, a annoncé dimanche son président Recep Tayyip Erdogan.

"Nous sommes entrés dans Afrin, Jarabulus et Al-Bab. Nous irons ensuite à l’est de l’Euphrate", a déclaré M. Erdogan, faisant allusion à des localités prises par les rebelles syriens soutenus par la Turquie.

"Nous avons dit cela à la Russie et à l’Amérique. Parce que tant que nous serons sujets au harcèlement, il ne nous sera pas possible de garder le silence", a déclaré le chef de l’Etat lors d’un discours télévisé prononcé depuis Bursa (nord-ouest de la Turquie).

M. Erdogan menace depuis des mois de lancer à l’est de l’Euphrate une offensive contre la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple), soutenue par Washington. Ses menaces n’avaient cependant jamais exécutées après la proposition des Etats-Unis début 2019 de former une "zone de sécurité" afin d’éviter toute intervention turque.

Ankara s’est plaint l’année dernière de tirs contre ses soldats de la part des YPG dans le nord de la Syrie.

Recep Tayyip Erdogan a fait son annonce à la veille de l’arrivée d’une délégation militaire américaine à Ankara pour y discuter de la "zone de sécurité" avec les autorités turques.

La Turquie estime que les YPG sont une "émanation terroriste" de la mouvance indépendantiste kurde. Mais les Etats-Unis s’appuient sur les YPG dans leur lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Le président américain Donald Trump avait proposé la création d’une "zone de sécurité" de 30 km le long de la frontière syro-turque après les menaces de M. Erdogan en décembre de pénétrer en Syrie.

Les responsables turcs ont déclaré que toute "zone de sécurité" devrait être sous le contrôle d’Ankara et que les YPG devaient être éloignés de la région.

Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoy, a déclaré vendredi qu’il n’y avait toujours pas d’accord sur la "zone de sécurité", Ankara espérant que les Etats-Unis présentent de nouvelles propositions.

Si aucun "terrain d’entente n’est trouvé avec les Etats-Unis", la Turquie sera obligée de "créer elle-même la zone de sécurité", a-t-il ajouté.

Ces dernières semaines, des médias locaux faisaient état de l’envoi de véhicules militaires et d’unités de commandos vers des localités turques à proximité de la frontière syrienne.

Les forces turques ont soutenu les rebelles syriens dans le cadre d’une opération menée en 2016 contre l’Etat islamique. Début 2018, les rebelles soutenus par Ankara ont pris Afrin aux YPG.

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