Sommet UA-UE: Mohammed VI veut insuffler un nouvel élan au partenariat entre l’Afrique et l’Europe,
Le roi Mohammed VI a appelé, mercredi à Abidjan, à l’action pour insuffler un nouvel élan au partenariat entre l’Afrique et l’Europe, 17 ans après son émergence, et à le faire « évoluer vers un pacte bi-continental nouveau », afin de faire face aux défis communs.
"La solidarité entre l’Europe et l’Afrique n’est ni un concept vide, ni un lien fondé sur une philanthropie univoque; elle relève d’une responsabilité et d’une dépendance réciproques ", a-t-il affirmé, relevant que " la logique d’assistanat verticale peut à présent céder le pas à un véritable partenariat transversal".
" Il est indispensable que le dialogue courageux et responsable, entre les anciens pays colonisateurs et les anciens pays colonisés, demeure franc et direct. Et, il est aujourd’hui essentiel de lui donner un nouvel élan ", a dit le roi, notant que l’Union Européenne et l’Union Africaine "sont deux groupements régionaux incontournables" et " sont aussi importants l’un à l’autre ".
Ils sont " aussi importants l’un que l’autre. Egaux devant les défis, ils le sont autant devant les opportunités et les responsabilités ", a souligné le roi.
"Dans cet esprit, a fait noter le Souverain, le Partenariat UE-Afrique doit évoluer vers un Pacte bi-continental nouveau ". "Il s’agit, pour l’Afrique et pour l’Europe, de faire face, de concert, aux défis incontournables, par une compétitivité partagée, une co-localisation des entreprises productives, une mobilité humaine régulée et des échanges culturels féconds ", a poursuivi le Roi.
Il a relevé que " parallèlement, la conditionnalité de la dette doit être revue " , soulignant que les pays occidentaux attendent, que certains pays d’Afrique – indépendants depuis moins d’un demi-siècle – "aient des performances politiques et économiques aussi positives et aussi importantes que les leurs, et leur imposent donc des conditions impossibles à respecter ".
"Cette aberration est d’autant plus vive, que ces mêmes pays européens ont parfois, eux-mêmes, de grandes difficultés sur les plans financier et politique ", a-t-il poursuivi.
Dans ce message, Mohammed VI a mis l’accent sur la nécessité d’une évolution de la politique européenne en matière de migration. "Les relations entre l’Afrique et l’Europe ont, de tout temps, été marquées par les déplacements humains et les flux migratoires. Des dizaines de milliers de migrants africains essayent chaque jour de rejoindre l’Europe, souvent au péril de leur vie ", a-t-il souligné, notant que certains pays, du fait de leur position géographique, sont amenés à être une terre d’immigration comme le Royaume du Maroc qui " l’a été dès son origine, et depuis son indépendance, de manière constante, se sont succédé différentes vagues de migration ".
Le souverain a dans ce cadre affirmé que le Maroc, qui a été pays d’émigration, de transit et d’immigration, "a développé une approche introspective de la question migratoire, qu’il conçoit de manière inclusive et positive ", soulignant que "la politique européenne en la matière devrait évoluer".
»Aujourd’hui, une nouvelle vision s’impose : il s’agit de faire de l’immigration un sujet de débat apaisé et d’échange constructif", a dit le souverain, en appelant à agir ensemble pour trouver des "solutions efficaces" au phénomène migratoire.
Le roi Mohammed VI a exprimé enfin sa confiance que le sommet d’Abidjan ‘’donnera au partenariat afro-européen une inflexion décisive et un élan qualitatif au service de la stabilité, de la sécurité et de la prospérité des deux continents’’.