"Les éléments terroristes ont lancé deux voitures remplies d’explosifs sur le quartier général du CID (Criminal Investigations Department), et il y a des victimes", a déclaré à l’AFP un responsable sécuritaire, Ibrahim Mohamed.
"Les informations dont nous disposons indiquent qu’au moins quatre personnes ont été tuées et 12 autres blessées, mais nous n’avons pas encore beaucoup de détails", a-t-il ajouté, sans préciser si les auteurs des attentats figuraient dans ce bilan.
Le département des enquêtes criminelles est situé près du carrefour KM4, un lieu très fréquenté du centre de Mogadiscio. Des personnes soupçonnées d’appartenir au groupe islamiste radical des shebab sont régulièrement détenues au sein du CID.
Les médias locaux ont indiqué que des échanges de coups de feu avaient suivi les deux explosions.
"L’une des voitures a heurté un coin de l’immeuble et l’autre a fini près de la porte d’entrée. Il y avait de la fumée, de la poussière, c’était le bazar, mais je ne connais pas les détails", a expliqué un témoin, Abukar Osman.
C’est la deuxième attaque d’envergure cette semaine à Mogadiscio. Mardi, au moins 13 personnes avaient été tuées près de l’aéroport dans un double attentat-suicide à la voiture piégée, revendiqué par les shebab.
Les shebab utilisent régulièrement pour leurs attaques des véhicules piégés, dont l’explosion précède souvent l’entrée en action d’un commando lourdement armé pour faire le plus de victimes possible.
Les insurgés islamistes ont eu recours à ce mode opératoire contre certains des hôtels les plus en vue de Mogadiscio ces derniers mois.
La dernière attaque en date, le 25 juin, contre l’hôtel Naasa Hablood, également situé près du carrefour KM4, avait coûté la vie à au moins 11 personnes.
Elle faisait suite trois semaines plus tôt à celle de l’hôtel Ambassador, dans le même quartier, qui avait fait 10 morts, après un face-à-face de plus de 12 heures entre les assaillants et les forces de sécurité.
Confrontés à la puissance de feu supérieure de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), déployée en 2007 et forte de 22.000 hommes, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011.
Ils ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent jusque dans la capitale.
Source AFP