Le mandat de Berlusconi courait normalement jusqu’en 2013. Le chef de l’Etat peut nommer un nouveau président du Conseil pour tenter de diriger le pays à la tête d’un exécutif provisoire jusqu’à la tenue d’élections anticipées ou tenter de former un gouvernement à base élargie.
La semaine prochaine, le gouvernement a prévu un vote sur les réformes économiques exigées par l’Union européenne en raison de l’endettement excessif de l’Italie qui fait peser une menace sur la stabilité de toute la zone euro.
"Ce gouvernement n’a pas la majorité!", a tonné le chef de l’opposition Pierluigi Bersani, se levant dans la Chambre des députés. "Nous savons tous que l’Italie court le risque réel de ne plus avoir accès aux marchés financiers", a-t-il ajouté en réclamant la démission de M. Berlusconi. Il faisait référence aux taux d’emprunt de l’Italie, qui ont grimpé en flèche en raison de l’incertitude politique concernant la capacité de M. Berlusconi à continuer à diriger le pays et à faire adopter des mesures destinées à lutter contre la dette et relancer la croissance économique.
Umberto Bossi a déclaré qu’il était temps que le "Cavaliere" laisse la place à un autre dirigeant de la coalition. "Nous lui avons demandé de démissionner", a affirmé en arrivant au Parlement M. Bossi, qui avait fait tomber le premier gouvernement conservateur de M. Berlusconi en 1994. M. Bossi a ajouté que M. Berlusconi devrait dès maintenant céder la place à celui qu’il avait désigné comme son successeur, l’ex-ministre de la Justice Angelino Alfano.
Le gouvernement Berlusconi fait l’objet de fortes pressions pour voter des réformes rapides visant à renforcer les défenses de l’Italie face à la crise de la dette. Car l’inquiétude grandit au sein de la zone euro, où beaucoup redoutent que l’Italie ne se retrouve obligée de demander une aide internationale pour financer son énorme dette de 1.900 milliards d’euros, qui représente 120% de son produit intérieur brut (PIB). L’Europe n’ayant pas les moyens de renflouer la troisième plus grosse économie de la zone euro, cela ferait courir le risque d’un éclatement du bloc et pourrait replonger l’économie mondiale dans la récession.