Shrek 4″, la fin bien sage d’un ogre affadi
Dans La vie est belle de Frank Capra (1947), Georges Bailey, interprété par l’immense James Stewart, découvre ce qu’il serait advenu de ses proches s’il n’était pas né. Cette belle idée empruntée à Dickens est à nouveau reprise dans le quatrième et dernier épisode des aventures de Shrek.
Victime de la volonté de reproduire une recette
Que ceux qui ne connaissent rien des aventures de Shrek se rassurent, ce quatrième chapitre est « un résumé des précédents épisodes », comme le reconnaît son réalisateur, Mike Mitchell. On y retrouve tous les ingrédients de cette saga qui s’amuse à dynamiter les contes de fées : clins d’œil cinéphiliques et musicaux, anachronismes désopilants… Mais le talent des scénaristes à divertir les spectateurs semble s’être autant émoussé que celui de Shrek à effrayer ses concitoyens.
Dans Shrek 3 (2007), critique déguisée de Hollywood, le capitaine Crochet et autres méchants de contes, fatigués de toujours interpréter les mêmes rôles, se rebellaient contre le royaume standardisé de l’industrie du rêve. Le dernier film de la série est malheureusement victime de cette volonté de reproduire la recette qui a fait le succès des épisodes précédents. Et la 3D relief n’apporte pas ce souffle qui pourrait faire décoller le film.
Reste une idée hilarante : transformer Fiona en vieille fille ! Fatiguée d’attendre le prince charmant, la princesse s’est délivrée par ses propres moyens du château dont elle était prisonnière. Émancipée et rebelle, elle est devenue une combattante aguerrie, dont la seule faiblesse est de trop gâter son félin de compagnie. Un Chat Potté devenu potelé qui vivra ses propres aventures sur grand écran en 2011. Mais Dreamworks jure que Shrek n’y apparaîtra pas. À moins que…
Stéphane DREYFUS