Les stèles ont été jetées à terre et trois d’entre elles, en marbre et en bois, ont été brisées. Les faits ont été découvert tôt mardi par un gardien du cimetière, situé dans le quartier de la Robertsau. Le carré musulman compte 61 tombes au total.
Dans un communiqué, Le Conseil Français du Culte Musulman a condamné "fermement cette nouvelle profanation qui intervient au lendemain de l’inauguration par le Premier Ministre, M. François Fillon, de la mosquée Al-Ihsan d’Argenteuil et quelques jours après la signature de la convention-cadre entre le Ministre de l’intérieur chargé des cultes, M. Brice Hortefeux et le CFCM pour la mise en œuvre d’un suivi statistique et opérationnel des actes hostiles aux musulmans de France"?
"Cette profanation intervient, également, quelques semaines après la décision unanime du conseil municipal de Strasbourg de construire un cimetière public pour les défunts de confession musulmane", a-t-on rappelé de même source, indiquant que le CFCM "appelle les autorités concernées à tout mettre en œuvre pour arrêter et punir sévèrement les auteurs de cet acte odieux qui indigne profondément tous les citoyens épris de paix et de justice".
"Le CFCM réitère sa demande de mise en place d’une mission d’information parlementaire sur les actes anti-musulmans et souhaite que la demande faite, dans ce sens, par le député M. Eric Raoult soit soutenue par l’ensemble des groupes parlementaires", a-t-on ajouté.
Le sénateur-maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), s’est rendu sur place dans la matinée et a annoncé que la municipalité prendrait en charge les frais de remise en état des sépultures.
"Au nom de tous les Strasbourgeois, je condamne fermement cet acte de vandalisme qui ne vise qu’à exacerber les tensions et raviver les sentiments les plus vils", a-t-il réagi dans un communiqué. "Les différentes communautés doivent plus que jamais rester soudées et poursuivre le dialogue pour donner tort aux auteurs de ces profanations", a-t-il ajouté.
Le Consistoire israélite du Bas-Rhin et la Communauté israélite de Strasbourg ont assuré "de leur sympathie et de leur soutien les responsables et l’ensemble de la communauté musulmane".
Abdelaziz Choukri, délégué général de la Grande Mosquée de Strasbourg, a établi "une corrélation" entre la profanation et le lancement, samedi par deux représentants régionaux du Front national, d’un "Comité Non à l’islamisation de l’Alsace-Lorraine" devant le chantier de la Grande Mosquée de Strasbourg.
"Plusieurs plaintes seront déposées si l’enquête de la police judiciaire devait confirmer cette hypothèse", ajoute M. Choukri.
La Grande Mosquée organisera une cérémonie "de mémoire et de respect" vendredi.
Strasbourg est la première ville en France à avoir annoncé, début juin, la création d’un cimetière confessionnel musulman sous gestion publique. Celui-ci devrait voir le jour à l’automne 2011.
Les cimetières alsaciens ont été le théâtre de deux profanations importantes depuis le début de l’année.
Le 27 janvier, jour du 65e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, une trentaine de tombes avaient été détériorées dans un cimetière juif de Strasbourg.
Le 28 mai, une centaine de tombes de soldats allemands tombés pendant les deux guerres mondiales avaient été profanées dans le cimetière de Guebwiller (Haut-Rhin).
Le Parti socialiste a condamné "fermement" mardi la profanation de dix-huit tombes d’un carré musulman dans un cimetière de Strasbourg, un "acte odieux et inadmissible".
"Le Parti socialiste condamne fermement ces dégradations et souhaite que les responsables soient rapidement déférés devant la justice", écrivent dans un communiqué les secrétaires nationaux du PS Pouria Amirshahi (droits de l’Homme) et Najat Vallaud-Belkacem (questions de société).
"Ces actes interviennent dans un contexte de recrudescence de faits à caractère raciste à Strasbourg. Le Parti socialiste exprime sa préoccupation et tout son soutien à la population et aux élus", ajoute le communiqué.
L’UMP (majorité présidentielle) a, également, exprimé sa "vive indignation" , qualifiant "ces actes de vandalisme ouvertement racistes" d’"intolérables sur le sol" français.
"Le Mouvement Populaire assure la communauté musulmane de sa solidarité et de sa détermination inflexible à juguler le racisme et les discriminations sous toutes leurs formes et sur tout le territoire national", selon le porte-parole adjoint de l’UMP Dominique Paillé.