De tous les huitièmes de finale, celui-ci aura sans doute été le plus fermé, le plus prudent, le moins spectaculaire, donc le plus ennuyeux. Les Japonais, qui avaient habitué le public sud-africain à du rythme et des combinaisons rapides, ont tout de suite buté sur les lignes arrières sud-américaines. Les consignes de l’entraîneur Gerardo Martino étaient claires : perturber le milieu de terrain de japonais et empêcher toute construction adverse, quitte à y mettre les jambes. Et comme l’arbitre belge M. De Bleeckere avait tendance à laisser jouer, les Paraguayens ont rapidement pris possession du ballon.
Le Japon a alors du se contenter de longs ballons vers les attaquants Honda et Okubo, une solution qui n’a pas porté ses fruits. De son côté, le Paraguay a d’emblée voulu dicter le tempo du jeu. Sans folie mais sans maladresse non plus, ils se montraient les plus dangereux au cours du match par le biais de Barrios (19e), Santa Cruz (27e) ou encore Riveros (59e). Si les Japonais tenaient bon derrière, grâce notamment à un Tulio Tanaka des grands jours, ils n’inquiétaient guère le portier paraguayen si ce n’est sur une frappe enroulée de Matsui qui touchait la transversale (20e).
L’AMÉRIQUE DU SUD CONFIRME
Le match basculait pourtant pour les Japonais dans le dernier quart d’heure du temps réglementaire. Visiblement conscients que leurs adversaires commençaient à puiser dans leurs réserves physiques, ils haussaient le ton et arrivaient à lancer des attaques qui se désagrégaient immanquablement aux abords de la surface du gardien Villar. Car il manquait alors le bon geste, la dernière passe qui permettrait de débloquer la situation. Elle n’est jamais venue, à l’image d’une superbe action
collective sabordée par un mauvais centre d’Okazaki (115e).