Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes dimanche à 08h00 GMT. A Dakar, tout semblait calme lors de l’ouverture des bureaux. Jusqu’à 18H00, quelque 5,3 millions d’électeurs sont appelés à voter à ce scrutin après des violences liées à la contestation de la candidature du président Wade, 85 ans, élu en 2000 et réélu en 2007.
Le président sortant avait lui-même fait modifier la Constitution en 2001 pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais il juge que cette limite ne s’applique pas à son cas personnel, puisqu’il a été élu avant la révision constitutionnelle. Le Conseil constitutionnel, dont les juges sont nommés par le président, s’est rangé à cet argument en validant sa candidature. Abdoulaye Wade avait par ailleurs initialement réduit la durée du mandat à cinq ans puis l’a ramenée à sept ans en 2008.
"Je suis le président et le père de la nation. C’est ce que les Européens n’arrivent pas à se mettre en tête", affirme Abdoulaye Wade dans un entretien accordé dans la nuit de vendredi à samedi au "Journal du Dimanche". Le président sortant confie que sa "popularité est si écrasante" qu’il "pense être élu avec un fort pourcentage dès le premier tour".
Et il assure que son âge, 85 ans, n’est pas un handicap mais un "avantage". "Croyez-vous vraiment que si j’étais sénile le peuple ne m’aurait pas fait comprendre qu’il était temps de partir? Ce n’est donc pas aux Européens de décider. Mais je sais que les Français et les Américains cherchent à m’embêter", ajoute-t-il.
La communauté internationale, l’ONU, l’Union européenne, l’UA et plusieurs grandes capitales, ont appelé les parties sénégalaises à la retenue et au calme pour un déroulement pacifique de l’élection présidentielle dans le respect de la légalité et du choix souverain du peuple sénégalais.
Quatorze candidats sont en lice pour ce scrutin sous haute tension. Outre le président sortant, parmi les principaux candidats figurent trois ex-premiers ministres, Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall, l’ex-ministre des affaires étrangères Tidiane Gadio, ainsi qu’Ousmane Tanor Dieng, leader du Parti socialiste (PS).