Rome et Paris envisagent un Sommet pour se concerter sur les problèmes de l’immigration
Un Sommet italo-français sur l’immigration sera tenu incessamment pour débattre de la problématique de la « solidarité européenne » à laquelle Rome appelle de tous ses vœux pour faire face aux vagues successives de migrants qui débarquent depuis plusieurs semaines sur ses côtes sud, apprend-on lundi à Rome.
Selon le gouvernement italien, la rencontre devrait se tenir "le plus rapidement possible" dans un lieu qui n’a pas encore été précisé.
Berlusconi avait reçu dimanche un appel téléphonique en ce sens du président Sarkozy qui a été qualifié de "cordial " par les autorités italiennes. Ces dernières accusent régulièrement l’Union européenne (UE), et en particulier la France, de manque de solidarité dans la gestion de la crise des immigrés, dont plus de 22.000 sont arrivés sur son territoire depuis le début de l’année, essentiellement en provenance de Tunisie.
La France, par la voix de son premier ministre, François Fillon, a tenu cependant à réaffirmer sa solidarité avec l’Italie tout en proposant que la Tunisie soit associée à l’UE au cas où elle accepterait de reprendre ses ressortissants.
"Je veux dire avant toute autre chose que la France est totalement solidaire de l’Italie en ce qui concerne les ondes migratoires provoquées par les révolutions dans le sud de la Méditerranée", avait assuré Fillon dans une interview accordée samedi au principal quotidien italien "Corriere della Sera".
"Nous ne pensons pas que chaque pays puisse affronter seul la situation. Nous devons renforcer la surveillance des côtes maritimes et l’Europe doit soutenir l’Italie financièrement aussi", a poursuivi le chef du gouvernement français.
Les assurances fournies par le chef du gouvernement français sont intervenues après que l’Italie ait annoncé l’ouverture de centres d’accueil spécifiques près des frontières pour les migrants voulant se rendre en France ou Allemagne et la délivrance de permis de séjour leur permettant de circuler librement en Europe.
"Il s’agirait de permis temporaires pour ceux qui souhaitent un regroupement familial et cela permettrait de surmonter l’obstacle mis par certains pays comme la France à la libre circulation dans la zone Schengen", avait déclaré vendredi le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni.
La Commission européenne avait condamné le même jour les contrô les mis en place par la France dans la zone frontalière avec l’Italie à la seule fin d’intercepter les migrants tunisiens.