Reprise des combats à Abidjan au lendemain des frappes de l’ONU et de la France
Les combats à l’arme lourde entre les forces du président élu Alassane Ouattara et les militaires encore fidèles à son rival Laurent Gbagbo ont repris mardi matin à Abidjan, au lendemain des frappes den l’ONU et de la France contre les derniers bastions du président sortant.
Les affrontements se concentrent dans la matinée notamment autour de l’Ecole de gendarmerie, située dans le quartier de Cocody.
Des hélicoptères de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et de l’Opération française Licorne avaient attaqué lundi soir les camps militaires d’Agban et d’Akouédo, bastion des forces pro-Gbagbo dans le nord d’Abidjan, ainsi que des cibles militaires au palais et à la résidence présidentielle.
"Nous avons lancé l’opération destinée à protéger les populations en mettant hors d’état de nuire les armes lourdes utilisées par les forces spéciales de Laurent Gbagbo contre les populations et contre les Casques bleus de l’ONU", a affirmé le porte-parole de l’ONUCI, Hamadoun Touré.
L’Elysée a expliqué que ces attaques avaient été lancées à la demande de l’ONU et avaient pour objectifs de neutraliser les armes lourdes utilisées contre les populations civiles, conformément à la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU.
"Le secrétaire général des Nations unies a demandé le soutien des forces françaises à ces opérations. Le président de la République a répondu positivement à cette demande et autorisé les forces françaises" à participer aux opérations conduites par l’Onuci en vue de la protection des civils, a indiqué un communique de l’Elysée.
Avant de lancer ces attaques, la France a augmenté les effectifs de ses forces en Cô te d’Ivoire, portés désormais à 1.650 hommes, et entamé le regroupement de ses ressortissants, dont deux ont été enlevées par des hommes armés à l’hô tel Novotel à Abidjan, situé dans un quartier contrô lé par le camp Gbagbo.
Les forces pro-Ouattara, qui ont lancé une grande offensive sur tout le territoire pour chasser du pouvoir Laurent Gbagbo après l’échec de tous les efforts diplomatiques, ont rencontré une résistance farouche autour du palais présidentiel et du siège de la télévision, gardés par 3.000 gardes républicains et des centaines de "Jeunes patriotes" qui ont formé une chaîne humaine.
Le gouvernement de Laurent Gbagbo a démenti que ce dernier soit en négociations pour se rendre après les frappes de lundi, comme l’a affirmé un proche de son rival à Paris, et assuré que ses forces contrôlent toujours le palais, la résidence présidentielle et le camp militaire d’Agban.
Face au regain des violences et la hausse du nombre de civils tués, les appels au départ de Gbagbo se sont multipliés.
Le président américain Barack Obama a exhorté le président sortant à respecter la volonté de ses compatriotes et à "cesser de revendiquer la présidence", et la Russie a appelé à l’arrêt des combats et au lancement de négociations pour trouver une "solution politique" au conflit.