Si les résultats du premier tour laissaient envisager un duel serré avec la cheffe de file du Rassemblement national, la dernière semaine de la campagne de l’entre-deux-tours semble avoir été décisive dans le choix des Français.
Les deux candidats ont multiplié sorties médiatiques et meetings à l’assaut tout particulièrement de l’électorat réticent, abstentionniste et celui des autres candidats ayant échoué au premier tour.
Le débat télévisé, qui a confronté Emmanuel Macron et Marine Le Pen, mercredi dernier, a donné, en toute vraisemblance, l’avantage au président sortant, jugé, selon les enquêtes d’opinion, plus convaincant et à même de diriger le pays pour les cinq prochaines années, notamment dans un contexte international marqué par une pandémie sans précédent et une guerre en Europe, avec des multiples répercussions sur le pouvoir d’achat des électeurs.
L’avenir de la France dans l’Union européenne, le pouvoir d’achat, l’écologie, la sécurité et l’immigration ont été les principaux thèmes autour desquels s’est focalisée la campagne du second tour.
D’après les observateurs de la scène politique française, au-delà de la polarisation entre les programmes des deux candidats, le second tour a été ‘’un référendum pour l’Europe et pour une France plurielle’’.
Dans son discours après l’annonce des résultats sur le champ de Mars, au pied de la tour Eiffel, Emmanuel Macron a assuré vouloir être ‘’le président de tous les Français, qui portera les divisions et les différences, considérera toutes les difficultés, répondra aux colères exprimées et continuera d’œuvrer pour une société plus juste où s’épanouit l’égalité hommes-femmes’’.
‘’Notre projet est humaniste, républicain dans ses valeurs, social et écologique fondé sur le travail’’, a-t-il lancé devant une foule en liesse, soulignant l’impératif pour lui d’’’être exigent et ambitieux dans un contexte international tragique où la France doit montrer la clarté de ses choix’’.
L’ancien-nouveau locataire de l’Élysée s’est engagé à faire preuve de ‘’bienveillance et de respect face aux divisions dans le pays, d’unité et d’ambition’’. Car, selon lui, ‘’nul ne sera laissé au bord du chemin’’.
Le président français veut aussi marquer un nouveau départ. Cette élection ‘’n’est pas la continuité du mandat qui s’achève. Ce sera l’invention collective d’une ambition renouvelée en faveur du pays et de sa jeunesse’’, a-t-il souligné.
De l’avis de nombre d’électeurs, approchés par M24, la chaine d’information en continu de l’agence de presse marocaine (MAP), la victoire d’Emmanuel Macron, dans un scrutin marqué par le score le plus haut jamais atteint par l’extrême droite, vient s’inscrire, certes, dans le prolongement de ses grandes réformes économiques, de son poids en Europe et sur l’échiquier international, elle ne lui donne cependant pas un blanc-seing au vu des défis colossaux qu’il est appelé à relever dans une conjoncture de flambée inflationniste et de guerre en Europe.
Le défi immédiat sera les législatives de juin prochain, qui ne manqueraient pas de redessiner la carte politique en France et hypothéquer l’aboutissement des grands chantiers annoncés par Emmanuel Macron pour le prochain quinquennat.